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c'était mieux avant

Publié le par HITOYUME

C'EST COMME J'VOUS L'DIS

 

La télévision aurait pu être une belle invention. Au lieu d'envoyer des profs dans chaque maison, ou de réunir tout le monde dans des amphis, cette petite boîte permettait facilement de transmettre des messages à chacun.
A chaque malheur humain correspond une solution, mais nécessite pour cela que l'humain cherche cette solution, qu'il réfléchisse, qu'il apprenne à observer, à critiquer, à déduire, à se concerter avec d'autres êtres humains, qu'il réagisse, qu'il invente. Ce n'est pas par hasard que les grands dictateurs interdisent à leurs sujets de lire, de se cultiver ou de s'éduquer. Mais c'est ainsi que les humains ont appris à parler, écrire, cultiver la terre, voyager, comprendre les astres, les saisons ou la santé...
A la domination injuste d'un monarque de droit divin succède l'invention de la démocratie. Au nazisme succède une critique de racisme. A l'exploitation excessive d'une petite population riche sur une grande population pauvre, succède la prise de conscience de la force du nombre. Les luttes sociales permettent de répartir le travail, d'obtenir des congés, la sécurité sociale, la retraite et, la boucle est bouclée, une éducation gratuite pour toutes et tous.
Depuis les années 1950, l'éducation, de l'école à l'université, bénéficie de l'aide inattendue de la télévision, qui transmet les idées nouvelles dans chaque foyer, accessibles à tout le monde.
Dans les années 1960, une jeunesse mondiale remet en cause le modèle capitaliste dominant, réfléchit à des alternatives, en discute à l'université et dans la rue. C'est alors que la télévision change de rôle. Entre les mains de dirigeants politiques et d'entreprises privées, les messages qu'elle transmet censurent dorénavant toute idée critique, subversive, émancipatrice ou anticapitaliste. Désormais, la télévision ne proposera que des programmes divertissants, un modèle de société consumériste et des idées réactionnaires. Elle réhabilitera le racisme, mentira sur le dérèglement climatique, et ridiculisera les luttes sociales.
Aujourd'hui, le code du travail est laminé, les impôts sont diminués pour les plus riches, les aides sociales sont coupées pour les plus pauvres, et la pollution finira par nous empoisonner tous. Mais en attendant, le pire, ce sont les millions d'êtres humains qui sont devant leur téléviseur. Leur cerveau transformé en béchamel, ils ont perdu toute capacité de critiquer et de réagir. Et alors oui, rien que pour ça, je me dis que c'était mieux avant...

 

En cas de rechute

 

- Avec l'injection de trypanocide et ce que je vous ai prescrit, dit le médecin, tout devrait rentrer dans l'ordre et  les symptômes de disparaître.
 Le malade était allongé et, effectivement, il ne ressentait déjà presque plus cette torpeur chronique dont on lui avait dit qu'elle avait été provoquée par un trypanosome. Il avait attrapé la fameuse maladie du sommeil  par la piqûre d'une mouche tsé-tsé, lorsqu'il était descendu en ville, la dernière fois.
Le médecin allait partir lorsqu'il se ravisa et ajouta :
 -Et vos jambes, ça va ?
 Effectivement, le patient avait eu les deux jambes cassées, mais c'était de l'histoire ancienne et les os s'étaient bien ressoudés depuis.
 -Tout va bien, répondit-il en bâillant comme une carpe,  je ne boite presque plus.
Le médecin le considéra et sembla réfléchir un instant, puis il prit de nouveau la feuille de soin et dit tout en griffonnant dessus :
 -Je vais tout de même ajouter autre chose, en cas de rechute.
 Puis il tendit la feuille au convalescent et prit congé avant de descendre par la longue échelle qui le mènerait jusqu'au sol.
Le malade déchiffra l'écriture arachnéenne et notamment ce qui y était rajouté à la fin : un parachute.
Il se pencha hors du lit et aperçut la petite silhouette du praticien qui continuait à descendre par les barreaux de l'échelle du lit, vers une altitude où les mouches tsé-tsé pouvaient encore évoluer.
 -Merci docteur, et faites attention aux mouches! cria-t-il, et n'oubliez pas de fermer la porte de ma chambre en sortant !
 Puis le malade se mit en bâiller comme un hippopotame. Juste avant de s'endormir, dans cette apesanteur qui précède un sommeil de plomb, il espéra qu'à la pharmacie on lui donnerait un parachute avec une ouverture automatique.

A  LUNDI

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T
les nantis ne conçoivent pas que le peuple puisse accéder à une part des richesses !<br /> Rends toi compte, il y a des français qui possèdent deux voitures, et même une maison secondaire !<br /> Alors ce peuple il faut l' amuser, le culpabiliser, l' assister pour le rendre dépendant !<br /> Mais l' histoire étant un éternel recommencement, il finira par s' apercevoir qu' on l' ampute de tous les acquis sociaux obtenus et se révoltera.<br /> l' ennui, est que si l' occident apporte des médicaments, il apporte aussi ses maladies !<br /> à lundi
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