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nage komi, l'art de garder la force

Publié le par HITOYUME

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Le nage komi, c'est l'exercice de la projection rapide et puissante sur un uke disponible. Epreuve de précision sans opposition du partenaire, elle est essentielle à l'intégration des divers éléments de la projection. Nage komi, ou l'art de garder de la force en réserve... Si le judo permet au "petit de battre le grand", c'est que le "petit" peut garder sa propre force en réserve grâce à l'utilisation habile des jeux de déséquilibres... Une dimension subtile qui peut être très efficacement abordée dans l'exercice du nage komi.

 

EN PRIVILEGIANT LA PRECISION ET L'ESPRIT DE DECISION

 

Les experts modernes appellent cela une "habilité fermée", les anciens auraient dit qu'il faut s'engager dans le geste avec une totale sincérité. Comme un gymnaste dans son saut de cheval ou un archer qui lâche sa flèche, l'action, une fois engagée, ne peut être reprise ou "arrangée" en cours de route. En randori, en shiai, ce sera d'une certaine façon, le résultat qui compte, l'adversaire dominé et jeté au sol d'une façon ou d'une autre, quitte à pousser plus fort, à s'aider de la main ou à s'enrouler. Le nage komi est un travail centré autour de la technique pure. Le geste est réussi dans l'instant ou est raté dans l'instant. Le "résultat", ce n'est pas tant la chute que l'enchaînement parfait des gestes et des forces, par le timing juste d'une explosion ou d'une aspiration... Le nage komi, ce n'est pas la répétition désordonnée de projections maladroites effectuées à toute vitesse, mais le jaillissement bien préparé d'une technique juste après l'autre. Le nage komi nous amène à l'art difficile de préserver notre force de nombreuses façons: Par le travail sur la fusion des trois phases de la projection. L'absence d'opposition est un élément essentiel (et c'est pourquoi il est indispensable de travailler avec des uke qui savent chuter...) pour apprendre, dans sa précision et son amplitude, chacun des gestes qui, une fois enchaînéss, nous ouvrirons à l'efficacité en combat. Dans le nage komi, on travaille de façon dynamique : la phase de pré-action et d'ouverture qui correspond au début du déséquilibre (que les Japonais appellent tsukuri), la phase de maintien et d'accentuation du déséquilibre favorisant un bon placement de corps (kuzushi), le temps de projection proprement dit (kake). Chacune de ces phases doit être étudiée dans sa dimension spécifique : l'efficacité et la puissance de la projection dépendra, par exemple, de l'amplitude de mon travail d'ouverture avec les bras... mais, ce travail dépendra lui-même de ma posture de départ qui influence la phase suivante, l'exercice du nage komi consistera à permettre le lien efficace entre toutes ces parties exactes en elles-mêmes, à fusionner le tout dans un ensemble dynamique, décidé et précis. Une fois maîtrisé ce travail, la projection n'est plus le résultat d'un rapport de force, mais l'utilisation judicieuse de tant de paramètres que ma force musculaire peut "rester en réserve".

 

PAR L'UTILISATION DE LA DYNAMIQUE DU DEPLACEMENT

 

Les trois éléments de la projection maîtrisée, le nage komi permet de les installer dans la dimension essentielle du déplacement. Mon "habilité fermée" bien acquise, j'ajoute ce nouveau paramètre, je place mon art de projeter dans la dynamique de nos déplacements conjoints. Mon partenaire avance sur moi : je profite de cet élan que j'intégre dans mon nage komi. C'est par la qualité de mon placement de corps, de ma gestuelle, que je pourrais, ou non, utiliser au maximum ce mouvement "qui existe déjà", ce déplacement qui pour l'instant est neutre et qu'il m'appartient de savoir accélérer, avant de me glisser en dessous d'un corps en perte d'équilibre, exploser ensuite dans le geste de projection... En utilisant une large part de cette force gardée en réserve par la qualité de ma préparation.

 

PAR LE PERFECTIONNEMENT DES ENCHAîNEMENTS ET DE FEINTES

 

A partir d'un cetain niveau, on pourra associer le travail de nage komi au développement de séquences tactiques. On demandera par exemple à un uke expérimenté d'esquiver un o uchi gari pour travailler un enchaînement en tai otoshi ou de bloquer une attaque avant pour utiliser cette action défensive en le projetant sur l'arrière. On pourra ainsi s'entraîner de façon très exigeante sur tous les plans. Votre geste de nage komi, celui du randori, comme celui du shiai seront identiques. Dans tous les cas, il vous restera de la force en réserve au moment du kake...

 

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