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c'est pas d'moi

cas de conscience

Publié le par HITOYUME

Image and video hosting by TinyPic Image and video hosting by TinyPic cas de conscience nouvelle écrite par Cash Freddy

 

La fille est devant lui, complètement nue. Elle est blonde, complètement blonde, d'une splendeur éclatante, presque onirique. Jamais de sa vie Harry n'a vu plus belle femme. Sa peau ressemble à de la porcelaine aussi fragile, aussi précieuse. Ses cheveux, d'un éclat irréel dans la clarté diffuse de la pièce, encerclent délicatement son visage angélique, reposant en des franges marquées d'une grâce presque altière. Et comment définir la beauté que dégage le corps de cette belle endormie sans tomber dans un vocabulaire de béatitude ; des formes parfaites et tentatrices ; courbes pleines et voluptueuses, étendues, là, à sa merci ! Harry n'a jamais eu trop de chance avec les femmes. Il ne possède pas l'attrait naturel qui fait les séducteurs, le charme qui fait chavirer à sa cause le regard des femmes. Un physique peu racoleur combiné à un caractère réservé ne lui ont jamais permis d'approcher de trop prés la gente féminine. Le sexe faible est un vrai mystère pour Harry, insondable et péniblement secret. Le temps n'a fait qu'affirmer cette frustration de ne pouvoir approcher une fille ou une femme. Et lui parler, l'aimer, la toucher...

Depuis son enfance, Harry est un être solitaire, presque associable. Etrange camarade que la solitude, compagnon d'infortune avec lequel on s'habitue vite à jouer. Mais a-t-on le choix quand on est rejeté par les autres ? Avec l'age et les enseignements de la vie qui vous jette dans la société, Harry a réussi à transformer son mutisme en une réserve consciente vis-à-vis de ses contemporains. Une distance sociale qui, pendant des années, lui convint parfaitement. Il pense n'avoir besoin de personne pour vivre et surtout pas d'une de ces femmes qui vous traînent dans les pattes. Flirt, Amour, Passion, routine, soupçons, tromperies, déchirure, haine, séparation. Inlassables étapes au nom d'un hypothétique bonheur dont il ne comprend pas la nécessité. Les rapports aux autres - et particulièrement ceux avec les femmes - sont la source des maux du monde, pense Harry, échaudé par son écart avec la nature humaine. Mais la misogynie a ses limites. Elles se nomment " le sexe ". Ce besoin animal de luxure conditionné par une libido frustrée, conduit tout homme trop seul à un sentiment fréquent : la perversion. Oui, Harry est un pervers et il le sait des à présent. Il se l'ait longtemps caché aux autres pour se le révéler à luimême. L'acte de voyeurisme du corps et de l'âme par un inconnu. Le regard charnel des uns est la perversion des autres…

La fille est devant lui, sans défense, allongée sous son seul regard, avide de luxure. Se présente une situation unique d'assouvir ses pulsions, de franchir le cap des ses désirs… mais un vrai cas de conscience apparaît à ses yeux. Un dialogue avec son " moi intérieur ". L'indécision.

- Qu'est-ce que tu attends ? Mais fonce Nom de Dieu, tu en as tellement envie !

- Ne fais pas ça, tu n'en as pas le droit ? C'est contre la loi des hommes !

- La loi des hommes, tu l'emmerdes ! Est-ce qu'elle t'a aidé à t'en sortir quand ça allait mal dans ta tête la soi disant " loi des hommes" ? Non ? Bien sur ! Un gars comme toi, il n'a pas besoin de " lois " et on ne peut pas lui en imposer !

- Ne l'écoutes pas où il te conduira directement en enfer, sans rédemption. Tu ne peux pas lui faire ça. Regarde la, elle est si innocente. Elle a déjà trop souffert. Libères la et tu te libèreras toimême !

- Non mais entends le ce rabats joie ! Qu'est ce qu'il y connaît ce con ! Putain c'est pourtant simple : tu te défroques et tu la fourres. Vite fait bien fait ! Fais lui voir du Pays…

Bon sang, elle attend que ça ! Tu ne peux pas imaginer comme elle en a envie, cette garce !

- Tu ne peux pas ! Si tu fais cela, tu perdras le peu de dignité qu'il te reste. Tout n'est pas perdu ; la vie est un long voyage où tu rencontreras l'âme soeur un jour. Ce n'est qu'une question de patience et de foi en l'existence, d'ouverture aux autres. Ne fais pas quelque chose que tu risques de regretter toute ta vie ! Je t'en conjure.

- Pfeuhhh ! De grâce les conseils à la " mords moi le noeud ". Harry, écoutes moi mon vieux…Je suis ta conscience, merde…Toi et moi, on est des potes. Y'a pas de tabous entre nous. On peut tout se dire… Si tu avais du t'amouracher d'une gonzesse, cela ferait longtemps que tu l'aurais fait, pas vrai ? Avec la gueule qu'on a, qui voudrait bien de nous ! Personne, tu m'entends, personne…Tu comprends, nous, on est de la classe de ces gens qui sont des loosers à vie, des moins que rien. Le fric, la beauté, l'amour, l'intelligence, la gloire…Tout ça, c'est pas pour nous. Laisse ça aux gens qui sont bien nés. Nous autres, dans le scénario de la vie, on incarne les éternels pensionnaires du caniveau, mon gars. Alors pour une fois que t'as l'occasion de t'en payer une bonne tranche, te gênes pas, profites !

- Et l'honneur ! Tu en fais quoi de l'honneur ? Pourras tu te regarder à nouveau dans un miroir, après ça ? Non, sûrement pas ! Réfléchis bien aux conséquences de cet acte. Tu en paieras le prix, sois sûr de cela et si ce n'est pas devant la justice, ce sera devant moi qui te le rappellerai dans ton esprit, éternellement ! Alors écoutes moi, renonce à ce péché et fuis !

- L'honneur, tu te le fourres où je pense ! On est tous des bêtes, Harry ! Des bêtes déguisées en personnes civiques. Soi disant à l'affût de la bonne action ? Tu parles ! Tout ça, c'est illusoire ! Des bonnes paroles…Derrière chaque sourire se cachent des bras d'honneur, Harry. Derrière chaque " Bonjour Harry, comment ça va aujourd'hui ? " se cache un " Casses toi, Harry, rien à foutre de ta vie ". Derrière chaque " Foncez ! C'est de la balle ce que vous faites, on vous soutient " se cache un " Si tu te plantes, on te lâche et démerdes toi…. ". Harry, la vie est une pute et si tu n'es pas plus pute qu'elle, cela va te bouffer, crois moi !

- Harry, ne perds pas cet espoir qui a fait et continues à faire ce que tu es ! Un homme ! Si tu cèdes à tes pulsions bestiales, tu deviendras un animal, pour toujours. Alors tu n'auras plus de limites et tu t'enfonceras vers une voie sans retour. Si tu cèdes, tu recommenceras, encore et encore, toujours plus loin dans l'horreur et la perdition de ton âme. C'est cela que tu cherches, Harry ? Non, je suis certain que non ! Le reflet de ton âme est encore blanc, pur, transparent. Ne l'obscurcis pas sous prétexte que monde a été injuste avec toi. N'entache pas par la marque indélébile du crime des années d'abnégation et de courage…

- Putain, il te foutrait des remords à Starkweather, ce con là ! Ne l'écoute pas et fais selon ton désir. Je te connais, on est frangin tout les deux. Mates moi ces guiboles, affriolants, hein ! Allez, n'hésites pas à la caresser, tâtes un peu le terrain, fais une reconnaissance avant la grande chevauchée, ah, ah ! Regarde ses seins, de vrais fruits bien fermes et voluptueux. Tu peux les cueillir d'un geste de la main. Allez te gênes pas…Ce soir c'est gratuit pour tout le monde !

- Harry ! S'il te plait…Puises au fond de toi ce pourquoi nous existons, ce pourquoi la race humaine diffère des autres espèces. La raison. Imagine la mère de cette enfant, la douleur qui sera la sienne si elle apprend ce que tu lui as fait subir. Qui la sauvera, elle ? Son malheur n'est pas déjà si intense qu'il lui faut encore affronter cette souffrance ? Ne lui prends pas en plus cela. Toi qui n'as pas connu l'amour d'un père et d'une mère, toi qui a du affronter seul la vie dans l'absence d'affection, tu comprends cela… Tu es un être courageux, Harry. Plus que la plupart des gens. Tu t'es construit seul, pas à pas, en apprenant par les difficultés de la vie à t'en sortir, pour aller de l'avant, toujours et toujours. Tu es indépendant, Harry. Tu n'as besoin de personne. Tu te suffis à toi-même. Combien peuvent dire la même chose ? Bien peu, Harry, bien peu…Voilà…Harry, tu comprends mieux qui tu es à présent…Oui, recules toi…oui, comme çà…Bien…

- Alors la ! Chapeau ! Dans le genre gnan-gnan, y'a pas mieux ! J'ai la larme à l'oeil ! Harry, tu veux que je te dise, t'es un lâche, une sous-merde. T'es même pas capable de tirer ton coup quand tu en as l'occasion. T'es une lopette, une pleureuse, un impuissant. Rien que de te voir, ça me dégoûte ! Allez, retournes dans les jupes de ta bonne conscience et restes y. Je me tire !

- C'est bien Harry, je suis fier de toi, Harry…Vas' y, cela te ferra du bien, crie un bon coup…Extirpes le jus de ton tourment…

Dans le silence de la nuit, le cri de Harry retentit pendant une demi minute, extirpant ses pulsions malsaines. Il est abasourdi. Comment a-t-il pu en arriver là ? Comment a-t-il pu penser à cet acte horrible, impardonnable de la part d'un être de raison ? D'un geste rapide et tremblant, Harry tire le drap sur la morte, jusqu'à la recouvrir entièrement. Puis doucement, il repousse le tiroir B-4 de la chambre froide. Sur l'étiquette du rapport légiste, elle s'appelle Diane Irby. Elle est morte en début d'après midi d'une rupture d'anévrisme.

Harry, presque aussi frigorifié que les cadavres qui emplissent chaque compartiment du répertoire, se dirige d'un pas maladroit vers la chaleur de son petit bureau où il travaille comme veilleur de nuit, à la morgue de New-Angeles.

cas de conscience

 

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- 20 -

Renoncez à l'étude, et vous serez exempt de chagrins.

Combien est petite la différence de weï (un oui bref) et de o (un oui lent) !

Combien est grande la différence du bien et du mal !

Ce que les hommes craignent, on ne peut s'empêcher de le craindre. Ils s'abandonnent au désordre et ne s'arrêtent jamais.

Les hommes de la multitude sont exaltés de joie comme celui qui se repaît de mets succulents, comme celui qui est monté, au printemps, sur une tour élevée.

Moi seul je suis calme : (mes affections) n'ont pas encore germé. Je ressemble à un nouveau-né qui n'a pas encore souri à sa mère. Je suis détaché de tout, on dirait que je ne sais où aller.

Les hommes de la multitude ont du superflu ; moi seul je suis comme une homme qui a perdu tout. Je suis un homme d'un esprit borné, je suis dépourvu de connaissances.

Les hommes de la multitude sont remplis de lumières ; moi seul je suis comme plongé dans les ténèbres.

Les hommes du monde sont doués de pénétration ; mois seul j'ai l'esprit trouble et confus. Je suis vague comme la mer ; je flotte comme si je ne savais où m'arrêter.

Les hommes de la multitude ont tous de la capacité ; moi seul je suis stupide ; je ressemble à un homme rustique.

Mois seul je diffère des autres hommes parce que je révère la mère qui nourrit (tous les êtres).

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