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l'essentiel oublie

quand nous commençons

Publié le par HITOYUME

Souvent, quand nous commençons l'entraînement, quand nous sommes élèves, nous passons une grande partie de notre temps à nous adapter à ce que nous sommes en train de réaliser, essayant d'imprimer dans notre cerveau ce que nous devons et ce que nous ne devons pas faire en ce qui concerne le mouvement corporel dans une technique.
Il y a tant de détails qui doivent être considérés pour qu'une exécution soit efficace que nous désirons avoir la capacité de mémoriser toutes les séquences de la meilleure manière possible. Mais en réalité, beaucoup de choses interfèrent dans la mémoire au moment de l'apprentissage. L'une d'elles, et peut-être la plus importante, concerne le langage que nous choisissons au moment d'enseigner à l'élève ou, si nous nous entraînons seul, les mots que nous choisissons pour établir dans notre esprit ce qui est correct et ce qui est erroné.
Quand nous sommes satisfaits d'une exécution technique, essayons d'analyser minutieusement chaque infime partie qui la constitue : pieds, hanches, tronc, bras et mains... Chaque position et chaque enchaînement, sa vitesse et ses aspects les plus importants pour une exécution plus proche de la perfection. A ce moment-là, nous établissons une liste mentale d'observations : faire ceci, ne pas faire cela, ceci comme ça, cela ne peut être ainsi... et plus la technique est complexe, plus notre liste sera grande. La même chose au moment d'expliquer à l'élève de ce que nous voulons enseigner.
La question c'est que le langage a comme objectif la communication entre les êtres humains et donc plus le langage sera précis, meilleur sera le résultat de notre communication. Si nous établissons un type de langage erroné avec les élèves, nous finissons par interférer sur tout le processus d'absorption, de telle sorte que, sans nous en rendre compte, nous cheminons sur la voie de l'échec et de la difficulté dans la pratique au dojo.
Le premier pas pour établir un langage intelligent dans l'entraînement est de comprendre la manière dont nous communiquons, de là dépendra l'optimisation de l'apprentissage. Nous pouvons toujours choisir entre un langage positif et un langage négatif. La grande erreur que nous commettons habituellement, c'est de choisir le langage négatif quand nous voulons mettre l'accent sur ce qui est réussi et sur ce qui est erroné.
Dans une explication à l'élève et pour compléter sa compréhension, avec la bonne intention d'attirer son attention vers les détails, souvent nous commençons ou nous finissons par montrer ce qui ne doit pas être fait ou en disant ce que nous ne pouvons pas faire. Le problème se trouve dans la manière dont ceci agit dans la mémoire.
Mais qu'est-ce que le mot "non"? Une abstraction. Le "non" en lui seul ne dit rien. Le cerveau se fixe donc sur ce qui vient après le "non". Nos pensées, pour savoir à quoi ne pas penser, doivent d'abord le penser. C'est le principal facteur qui influence sur l'absorption de la technique correcte, compromettant son exécution. Ainsi, quand nous voulons obtenir un résultat, la meilleure chose à faire, c'est de nous référer à ce que nous voulons. Analysons un cas. Comment, dans notre agir au quotidien au dojo, par exemple, quand nous disons : "dans le cas d'une situation de danger, n'utilisez pas telle technique ou, n'essayez pas de projeter l'ennemi de telle manière".
Il se fait ensuite, que nous apprenons, par hasard, que dans une situation de danger, la personne a justement agi de la pire manière qui soit. Ou dans un entraînement plus sérieux, ayant reçu l'avertissement d'innombrables fois, l'élève a commis l'erreur que nous voulions qu'il évite. Il y a à cela une explication logique et simple. Pourquoi le langage négatif est-il une erreur pour notre cerveau ? Parce que l'utilisation d'un langage négatif provoque le comportement que l'on veut éviter. "Jamais", "éviter" et d'autres négations implicites ont le même effet qu'un "non" explicite.
"Ne baissez jamais la garde", "évitez de baissez la garde" ou "ne baissez pas la garde", nous font penser à la même chose : baisser la garde.
En réalité, surtout dans une situation de panique, il est beaucoup plus difficile et absurde de penser d'abord à ce qu'il ne faut pas faire pour ensuite penser à ce qu'il faut faire. Le langage le plus rapide et qui obtient de meilleurs résultats  est le langage affirmatif, dire ce que l'on doit faire.
Tout élève, a probablement déjà vécu l'expérience de penser : "Je ne dois pas oublier de ..." pour finalement oublier exactement ce dont il voulait en réalité se souvenir.
La perspective de l'apprentissage doit donc se centrer sur l'objectif à atteindre et être exposé dans un langage affirmatif.
Cette pratique d'utiliser le langage affirmatif doit servir également pour nos pensées. Nous devons pour cela lutter contre une habitude imposée depuis l'enfance. En fin de compte, nous avons tous connu des parents ou d'autres personnes qui, voulant nous aider, nous disent ce qu'il ne fallait pas faire. Ce que cela a produit inconsciemment, c'est attiré notre attention précisément sur ce qu'ils ne voulaient pas que nous fassions. "Ne fais pas comme ça", "ne panique pas", "ne te fâche pas", "ne crois pas que tu sois un casse-pied". La majorité des gens, habitués à cela, utilisent le langage négatif avec eux-mêmes. "Je ne vais plus penser à ça"... et nous continuons de penser, parce que la tendance existe à penser à ce que nous ne voulons pas faire et puis, souvent, nous nous mettons à le faire.
Au lieu de dire ce que nous ne devons pas faire dans une technique, quand nous nous entraînons, nous pouvons dire ce que nous devons faire. Essayez. Pensez à une phrase négative qui vous vient en tête au moment de commencer la technique et essayez de la transformer en une affirmative quand vous voulez la fixer dans votre esprit. Au lieu de dire "Je ne dois pas mettre mes hanches comme ça" ou "je ne dois pas plier le genou", essayez de dire "mes hanches doivent être comme ça" ou "ma jambe droite doit rester tendue". Ce n'est pas seulement plus efficace, cela réoriente votre esprit et vous vous préparez pour un plus grand nombre de réalisations désirées, en vous centrant sur les choses positives que vous voulez qui se produisent.
Si nous appliquons cela dans l'entraînement, pour nous-même et pour les élèves, nous pourrons rapidement observer comment grandissent les bons résultats que nous désirons. La responsabilité de former des élèves compétents est inscrite dans le processus de leur apprendre à raisonner pour assimiler les choses correctes. En fin de compte, le corps réagit en accord avec ce que la pensée détermine. L'efficacité est fruit de l'étude. La chance est fruit du hasard. Et mécaniser un mouvement correct (agir sans devoir penser à la manière de le réaliser) implique discipliner la coordination motrice.

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