les larmes du vent

SURMONTER LA FATIGUE

Le judo fait partie de ces disciplines où l'on apprend à se dépasser. L'une des formes que prend ce dépassement: savoir trouver les moyens de surmonter les impressions négatives liées à la fatigue physique dans l'effort et aux douleurs qu'elle entraîne.

DEVELOPPER L'ART DU CONTROLE MENTAL

Art très précieux pour les grands sportifs (et tous les autres) comme dans la vie courante: celui de maîtriser du mieux possible son état mental, d'être capable de passer à volonté d'un état mental à un autre, nettement différent, selon les circonstances. Certains champions y parviennent de façon instinctive, pour les autres, c'est une démarche complexe qui peut, quand elle est maîtrisée, aboutir à des progrès considérables. Pour tout le monde, l'essentiel est, au moins, de prendre conscience que nos émotions, nos sentiments, et même nos sensations, sont auto-manipulables. Dans ce contexte large, le travail sur la sensation de douleur, et les émotions négatives qu'elle procure, permet d'en repousser les limites, ce qui est précieux, tant à l'entraînement qu'en compétition.

PASSER D'UNE SENSATION A UNE AUTRE

Quand la douleur se manifeste, elle a tendance à envahir l'esprit, et les émotions négatives qu'elle fait naître emportent tout: On ne pense plus qu'à nos bras tétanisés ou la brûlure de nos poumons. On est totalement facalisé sur ces sensations, ce qui entraîne une baisse du niveau de performance lié autant à cette focalisation qu'à une réelle perte de moyens purement physiologiques. Une première technique simple et efficace consiste à "défocaliser" en se concentrant sur une sensation positive à un autre endroit du corps (on conseille souvent à celui qui se plaint de telle ou telle sensation "de ne plus y penser"... ajoutons qu'il faut aussi se concentrer sur une sensation plaisante). Par exemple: j'ai mal à un pied dans un footing long, je me concentre sur la sensation agréable de la brise sur mon visage. La première sensation s'en trouve estompée, ainsi que ses effets négatifs.

PASSER D'UNE SENSATION A UNE IMAGE MENTALE

Deuxième technique simple et efficace: "divertir" l'esprit menacé de focalisation sur la fatigue et ses douleurs en s'imposant une image mentale positive. Voir, entendre des proches, des parents, visualiser des situations agréables. Cette technique naturelle ("pense à quelque chose d'agréable") est souvent employée assez instinctivement par de nombreux athlètes qui disent souvent visualiser leur famille, leurs enfants pour tenir plus longtemps que les autres à l'entraînement ou en compétition.

SE PERCEVOIR DE L'EXTERIEUR

Quand le corps souffre, l'esprit peut s'en extraire et percevoir la situation de l'extérieur en la positivant. Ainsi sur un footing long, une série copieuse d'uchi komi ou d'exercices de renforcement musculaire, on peut se visualiser soi-même en esprit exécutant avec énergie et puissance les exercices que nous sommes effectivement en train d'effectuer. Cette image mentale dynamique et efficace de nous-même, renforcée par le maximum de détails, notamment les sons, permet de supporter plus facilement les effets négatifs de l'exercice.

S'ENTRAINER

Ce procédé de lutte contre les effets de la fatigue appartient au procédé général, de plus en plus employé dans de nombreuses disciplines sportives, de l'imagerie mentale. Comme toute technique, elle demande à être maîtrisée par l'entraînement qui décuplera ses effets. Pour ce qui concerne les procédés de "défocalisation" sur la douleur, on peut s'y entraîner simplement en créant volontairement un petit point de douleur (par un pincement par exemple) sur lequel on se focalise dans un premier temps, avant de se concentrer: sur une autre sensation (en serrant fortement le poing, par exemple), sur une image mentale simple (par exemple mon poing serré), sur l'évocation d'une sensation agréable (par exemple, imaginer le plaisir de fermer le poing). Dans chaque cas, constater l'éloignement de la sensation de douleur. surmonter la fatigue