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l'essentiel oublie

on lit dans le dictionnaire

Publié le par HITOYUME

On lit dans le dictionnaire la définition suivante : "judoka : pratiquant de judo".
Dans notre discipline, le fait de porter un judogi, ou même de porter une ceinture noire, ou d'avoir brillé en compétition permet-il de s'attribuer le nom de judoka?
La formation du judoka comporte trois facettes, shin (esprit), gi (technique), tai (condition physique).
Avant de laisser pénétrer ses futurs élèves dans le dojo et leur dispenser des connaissances techniques, Jigoro Kano exigeait d'eux qu'ils montrent leur désir d'apprendre, qu'ils cultivent leur esprit et acceptent de se mettre au service des autres.
Les futurs étudiants en judo signaient, dans le passé, le registre d'inscription avec leur sang et promettaient de respecter le règlement du dojo. Avant d'avoir la permission de monter sur le tatami il fallait laver les judogi du groupe, faire la cuisine, nettoyer le dojo...
Encore actuellement au Japon, dans la plupart des dojo, les débutants balayent les tatami avant la séance d'entraînement. Dans certaines universités, les étudiants en judo qui manquent d'assiduité, ou qui ont une attitude non conforme à leur engagement, sont assignés au nettoyage des toilettes ou des couloirs d'accès au dojo. A genoux, les mains en appui sur une balle de son de riz, ils parcourent les longs corridors en allers retours continus afin de dépoussiérer et faire briller les lames des parquets en bois précieux sur lesquels personne n'aurait l'idée de marcher avec des chaussures.
Généralement, en France, nous procédons à l'envers!
Nous faisons pénétrer dans le dojo des débutants qui souvent pensent à utiliser leur condition physique avant de chercher une maîtrise technique, des débutants qui pensent seulement à "être plus forts que les autres" avant d'être souples et qui n'ont pas toujours l'éducation nécessaire à l'écoute. Des débutants qui, quelquefois, se blessent ca&r ils ne savent pas effectuer "ukemi" (chute) ou blessent leurs partenaires car ils oublient la nécessité du "kuzushi" (déséquilibre) et du "tsukuri" (préparation) et ne pensent qu'à projeter, alors que "kake" découle des deux étapes précitées.
Le "shin" que les sportifs nommés judoka ne possèdent pas toujours, le "sin" qui sera l'âme de leur éducation de "judoka" est à cultiver dès que possible.
C'est alors que la "culture judo" entre en jeu!
Les vecteurs de transmission de cette culture peuvent être multiples. Le professeur en est le principal. C'est surtout lui, accompagné par les ceintures noires conscients de leur responsabilité qui contribueront à l'éducation des débutants et les mettront sur la bonne voie.
Cela passe par le respect des personnes, de prime abord représenté par des saluts bien faits, au bon moment; le respect des lieux, à laisser propres après utilisation; le respect des règles enseignées dès le plus jeune âge; le respect des principes judo dans l'application des techniques.
Le lieu de pratique a lui aussi une grande importance car lorsqu'on baigne régulièrement dans un environnement propice on a plus de chances d'être imprégné de son contenu. Le dojo, tout ce qu'il contient et tout ce qui s'y passe sont des facteurs déterminants dans la formation à la culture judo donc, dans la formation au shin.

 

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