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souvenirs

souvenirs

Publié le par HITOYUME

SOUVENIRS

 

Rien que pour vous lecteurs je descends ma braguette et plonge la main dans mes souvenirs...

 

J'avais six ou sept ans quand se passe mon histoire.
Il y avait, près de mon village, un ruisseau qui ne coulait que quelques mois de l'année : à la fonte des neiges, quand il y en avait et après les grandes pluies d'automne.

Il descendait alors des collines comme un furieux, entraînant des cailloux et des branches. Sa colère se calmait dans les près. Là, on arrêtait ses eaux avec des vannes, pour les diriger dans des rigoles, qui tenaient le sol frais.
On l'appelait le Riot et c'était un événement à l'école lorsque le Riot coulait.
"Les eaux sont venues ! Les rigoles des prés sont pleines !" criaient les gamins en arrivant à l'école. Et, dès la fin de la classe, on courait en groupe au bord du Riot.
J'étais parmi les premiers, cela va sans dire !
Un beau jour, la bande s'amusait à lancer des bateaux sur le Riot. C'étaient des branches ou des bouts de planche qui filaient comme des paquebots en haute mer. Un de mes copains, Bastien, dit :
- Je sais quelque chose qui ferait un beau bateau !
- Dis voir ! Dis voir !
- C'est un sabot. Cela fend bien l'eau. C'est creux comme une barque. On peut mettre dedans des marchandises, comme des feuilles, des cailloux. C'est bien dommage que j'aie aujourd'hui mes souliers, sans cela vous auriez vu...
Tout en parlant, Bastien jetait un coup d'oeil à mes sabots, des sabots achetés la veille chez le cordonnier.
Alors, bien sûr, je ne fis ni une ni deux, je me déchaussai et posai mon sabot sur l'eau du Riot.
Le bateau improvisé hésita d'abord, tourna un peu sur lui-même. Puis il prit le courant et partit comme un fou.
- Suivons-le ! Suivons-le ! criaient les gamins en courant.
J'aurais bien voulu suivre mon sabot, moi aussi. Mais je devais sautiller sur un pied et je n'avançais pas vite.
- Il faut l'arrêter, criai-je. Comment allez-vous le repêcher ?
Pourquoi n'avais-je pas pensé à cela deux minutes plus tôt ?
- Ne te tourmente pas, répondit le grand Bastien. Je cours fermer les premières vanne des près.
A grandes enjambées, Bastien arrivait à la vanne presque en même temps que le sabot !
Vite, il ôta une cheville et laissa retomber les lourdes planches. Patatras !... La vanne s'abattit juste sur le sabot et le fendit en deux morceaux.
Je vous raconterais bien, maintenant, comment je fus reçu lorsque je rentrai à la maison. Mais cela, je suis sûr que vous le devinez !

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