Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

souvenirs

souvenirs

Publié le par HITOYUME

SOUVENIRS

 

Rien que pour vous lecteurs je descends ma braguette et plonge la main dans mes souvenirs...

 

C'était, je crois, au mois de décembre.
Le froid était vif et c'était un jeudi. Que faire, un jeudi. En ce temps là, c'était jour de repos pour tous les écoliers. Même en hiver, on a envie de se dégourdir les jambes ! 
Maman avait beau me proposer des divertissements paisibles : collection de timbres, échecs, voire cinéma, je ne tenais pas en place !

Il faut vous dire que j'avais une idée derrière la tête. Nous en avions parlé dans la cour de récréation. Les copains qui habitaient près de la rivière nous avaient affirmé qu'elle était gelée et que les patineurs y étaient nombreux. Et, brusquement, je m'étais senti une âme........... Il fallait que j'aille au faubourg, à la rivière... Prétextant je ne sais quelle visite, je quittai la maison. 
Je passai prendre Alain, mon meilleur camarade. Dans sa remise, nous avons trouvé des planches. En les rognant de la largeur de notre pied, il nous semblait qu'elles feraient d'excellents skis. Et nous voilà partis... skis sur l'épaule pour la rivière...
A l'essai, il s'avéra que nos "skis" étaient plus encombrants qu'utiles. Nous essayâmes quelques glissades, mais elles se terminèrent lamentablement sur les fesses. Et nous ne ressemblions en rien aux gracieux patineurs qui évoluaient pas loin de nous.

Et, tout à coup, j'aperçois une caisse abandonnée non loin de la rive. J'appelle Alain à la rescousse; elle contient deux passagers. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Je grimpe à l'intérieur avec Alain. Nous appelons d'autres camarades qui, aussi enthousiastes que nous, nous poussent d'un bras vigoureux au milieu de la rivière. Et nous filons sur la glace, hirovisant des chansons que nous hurlons à tue-tête !
Mais, tout à coup, crac ! Sous notre poids, la glace a cédé ! Nous sommes aussitôt saisis par le froid de l'eau glacée. Nous pataugeons, nous nous débattons... pour nous retrouver hors de la caisse dans une boue glacée qui fait peu à peu place à l'eau sans fond.
Nous nous cramponnons à la caisse, hurlant de tous nos poumons. Comme les secondes semblent longues avant que des mains charitables, celles des patineurs en l'occurence, se tendent vers nous. Avec beaucoup de mal, on nous hisse, on nous transporte sur la rive. Nous claquons des dents et nos vêtements se gèlent sur nous !
Le retour fut moins brillant que le départ. Quand on nous eut réconfortés avec un peu d'alcool, tous nous conseillèrent vivement de rentrer chez nous. Une des personnes présentes eut même la gentillesse de nous y reconduire en voiture. Maman m'accueillit... fraîchement, et, entre nous, je me sentais absolument de son avis : les échecs et le cinéma valent mieux que les bains glacés !
Je m'en tirai avec un bon rhume. Alain fut moins chanceux et dut garder le lit avec une pointe de pneumonie. J'allai le voir tous les soirs... avec mon jeu de loto.
Rien ne sert d'être audacieux et ironique, si l'on n'est pas raisonnable ! Un brin de réflexion ne fait pas de mal ! A moi de mon souvenir.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 > >>