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Croc la panthère 2/6

Publié le par HITOYUME

PAS SI BETE



Si l'on avait chargé plusieurs hommes de le traquer, le fauve aurait pu éviter sans aucune difficulté une troupe de chasseurs. Mais on s'adressa au seul Jim Baker : le forestier fut mis en service détaché pour un temps in déterminé, avec pour unique mission d'exterminer la panthère.
Jim Baker ne voulait pas s'encombrer d'une meute. Les chiens font d'habitude un tel vacarme que daims et chevreuils, effrayés, refluent dans la montagne où leurs faons tombent à la merci des lynx ou des blaireaux. Baker préférait traquer lui-même le fauve et le tuer d'un seul coup de fusil. Il emmenait d'ordinaire avec lui Trapu, son chien. Trapu savait qu'il devait laisser les daims et les élans tranquilles. Il n'aboyait jamais, sauf quand il avait réussi à forcer quelque grand félin à se réfugier sur un arbre. Alors il poussait des jappements brefs et perçants pour attirer Baker.
Cette fois-ci, cependant, le forestier devait se passer de son chien. On était en juin. un grand nombre de biches avaient des petits à protéger et l'odeur d'un chien les inquiéterait inutilement. Trapu reçut donc l'ordre de rester à la niche et s'exécuta d'assez bonne grâce.
Baker considérait cette première expédition comme un simple examen préliminaire. Il voulait découvrir l'étendue du terrain de chasse de la panthère et, si possible, ses coins de prédilection. Puis il attendrait patiemment l'occasion...
Croc se leva paresseusement, ce matin-là, et gagna une corniche rocheuse, au-dessous de sa tanière. Il bâilla, puis examina un instant, à distance, une brebis qui était restée en arrière lorsque le troupeau avait gagné les pâturages d'été : non, elle ne devait pas encore avoir d'agneau. Le fauve s'avança jusqu'à l'extrémité de la corniche et scruta le chemin qui venait de la maison forestière. Il aperçut Baker, qui approchait de l'orée de la forêt, et l'observa un moment, agitant, nerveusement l'extrémité noire de sa longue queue. Croc flairait un danger, mais il savait qu'il n'avait rien à redouter dans l'immédiat. Il avait déjà souvent vu cet homme et n'avait pas peur de lui. Il prit cependant la précaution de se glisser dans une faille rocheuse qui le conduisit à une piste qu'il avait lui-même frayée.
Au sommet de la montagne, Croc sortit des fourrés et, dissimulé derrière un buisson, étudia les mouvements de l'homme. Il conclut que Baker pouvait être sur sa piste et agit en conséquence. Il descendit dans la vallée et suivit l'homme sur un kilomètre, puis il changea de direction et partit à la recherche de quelque faon nouveau-né. Il connaissait, à présent, les traces du chasseur aussi bien que les siennes propres.
Le fauve avait abandonné le sentier emprunté par Baker en un oint où le terrain était dur et rocheux. Il évita les zones marécageuses ou sablonneuses. Chaque fois qu'il rencontrait un tronc abattu qui pouvait lui permettre de gagner quelques mètres dans la direction voulue, il sautait dessus. Croc put ainsi franchir plus d'un kilomètre sans laisser la moindre empreinte. Il abandonna alors toute précaution et se mit en quête d'un malheureux faon qui serait une proie facile. Mais le fauve avait négligé un détail : c'est que Baker n'était pas pressé.


A SUIVRE

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T
C' est qu' il est grand le territoire de chasse d' une panthère, et que celle ci est prudente !<br /> Elle grimpe aussi aux arbres pour observer ou dévorer tranquillement ses proies à l' abri d' autres carnassiers !
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