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tel un éclair

Publié le par HITOYUME

TEL UN ECLAIR

05

"Tel un éclair" est l'histoire du Yagyu ryu, une des plus fameuses écoles de sabre du Japon. Je vous souhaite bonne lecture.


Le 27 juillet 1544, Tsutsui gravit au trot la route de Yagyumura à la tête de dix-mille hommes. Exactement comme Takeda Shingen à Minowa, il synchronisa les assauts de ses archers, puis de ses cavaliers, puis de ses bushi porteurs de sabres, puis des ashigaru (les fantassins armés de lances et de piques) dans une succession terrifiante. Les assiégés se battaient à un contre dix et pourtant, ils purent repousser Tsutsui pendant trois longues journées, grâce à la qualité des fortifications de Koyagyu, sans doute, mais aussi grâce à leur superbe entraînement.Mais à la tombée du troisième soir, Iyeyoshi était vaincu. Son village en ruines vomissait une fumée noire qui salissait un versant entier de la montagne. Ses meilleurs guerriers étaient morts ou blessés. Plutôt que de faire tuer les autres, et plutôt que de voir la destruction de sa maison, le chef des Yagyu capitula.Les termes du traité étaient simples: le seigneur Yagyu et ses hommes devaient reconnaître en Tsutsui le gouverneur de la province, et jurer de ne plus prendre les armes contre lui. Comment pouvait-on changer aussi facilement de maître? Il faut comprendre que les bushi juraient fidélité à un seigneur, une famille, une terre, pas à une cause abstraite. Kizawa mort, Ieyoshi et ses guerriers n'avaient plus aucune raison de se battre, sauf pour protéger leur fief. Ils n'avaient plus de querelle avec les Myoshi ou leur allié, Tsutsui Jonsho.Il faut aussi dire que rien ne garantissait qu'ils se soumettraient effectivement à Tsutsui. L'accord passé servait surtout de trève, chaque camp acceptant de ne plus attaquer l'autre pendant un certain temps, peut-être à jamais, peut-être jusqu'à ce qu'il trouve une bonne raison de le faire.Le jour où les assiégés sortirent de Koyagyu, Yagyu Muneyoshi avait 17 ans. Avec les hommes de son père, il jura fidélité à Tsutsui, sans montrer sa rage. Il était l'héritier du clan, il avait été élevé dans la fierté des bushi, fierté ou plutôt arrogance. La défaite avait déjà blessé son orgueil, et ce compromis, ce serment public de soumission, l'humiliait au plus profond de son âme.


A SUIVRE

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T
se faire battre et être obligé de se soumettre fait naître des rancoeurs qui prédisent la vengeance
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