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Jean Bart  "Le Héros de Dunkerque" 53

Publié le par HITOYUME

Jean Bart 
"Le Héros de Dunkerque"
53

 

RESUME : Jean Bart a été nommé chef de la flotte de Dunkerque. Il reçoit la mission de conduire le prince de Condé en Pologne où ce dernier doit être couronné roi...

 

Les Anglais eurent vent du voyage; plusieurs dizaines de navires, sous les ordres de l'amiral Bembow, s'en vinrent croiser au large de Dunkerque. De son côté, l'amiral Van der Goes ne tarda pas à paraître avec son escadre, renforçant ainsi le blocus du port français.
Le 4 septembre, le prince de Condé atteignit Dunkerque, avec toute sa suite. On accéléra les préparatifs. Mais au dernier moment, une forte tempête s'éleva, qui retarda le départ. Sans s'énerver de ce contretemps, François de Bourbon s'installa confortablement au domicile de Jean Bart, et attendit que les éléments déchaînés voulussent bien s'apaiser.
Dans la petite ville, tout le monde était au courant de l'expédition, et les langues allaient bon train. Jean Bart parviendrait-il à forcer le blocus ? Chacun y allait de sa petite supposition. Tous prétendaient connaître un infaillible stratagème. Il va sans dire que ces conversations étaient soigneusement rapportées à l'amiral anglais. De même, Jean Bart était scrupuleusement tenu au courant de ce qui se disait de l'autre côté, et il en tira intelligemment profit. La nuit du 6 septembre, deux heures avant la marée haute, notre ami prit le large, au nez et à la barbe de ses adversaires.
La première partie du voyage s'effectua sans incident: mais arrivée à l'embouchure de l'Escaut, l'escadre française se trouva brusquement en présence de dix vaisseaux bataves. Faisant volte-face, elle fila comme le vent et disparut à l'horizon, avant même que l'ennemi ait eut le temps de réagir.
- Voici un coup de maître, capitaine Bart, s'écria le Prince. le roi avait raison de vous accorder sa confiance !
- Nous avons eu de la chance, tout simplement, Monseigneur !
- La traversée n'en demeure pas moins périlleuse, ajouta le Marquis de Callières. Supposez un instant qu'une force navale beaucoup plus forte que la nôtre nous attaque. Qu'adviendra-t-il si nous sommes faits prisonniers ?
- La question ne se pose pas, Marquis ! rétorqua Jean Bart. J'ai juré d'amener le Prince sain et sauf à destination, et je le ferai !... A moins que...
- A moins que quoi, Capitaine ?...
- A moins que je sente la partie perdue. Mais, même dans ce cas, le Prince ne tomberait pas entre les mains de nos adversaires.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire que si cette éventualité devait se produire, nous sauterions tous avec le navire, vous comme moi !...
Heureusement le voyage se poursuivit sans encombre. Le 26 septembre, l'escadre jetait l'ancre dans le port de Dantzig. Aussitôt les nobles du pays vinrent se présenter à bord, pour offrir au Prince leur appui, moyennant doublons et ducats. Ces démarches eurent tôt fait d'appauvrir le trésor, sans mettre fin aux pourparlers. La situation ne laissait pas d'inquiéter Jean Bart.
- Je crains que l'on se moque de vous, Monseigneur ! dit-il un jour au prince, il serait sage de prendre quelques précautions !
Et sans autre forme de procès, le prévoyant marin s'empara de sept navires polonais qui étaient ancrés en rade.
- Ce n'est pas énorme, mais c'est tout de même une petite garantie !
La précaution s'avéra utile. En effet, après six semaines de palabres, le trésor était épuisé. Or, ce fut ce moment que choisit le Prince de Saxe, rival du Prince de Condé, pour abjurer la religion réformée; grâce à cette conversion, il parvint à évincer le prince français, et fut élu roi de Pologne. devant cet échec, François-Louis de Bourbon prit le parti de rentrer en France. mais avant de libérer les sept navires polonais, Jean Bart exigea la restitution d'une partie de l'or distribué.
Le retour fut morne. N'osant rallier Dunkerque en vaincu, le Prince de Condé se fit débarquer de nuit à Ostende.
*************************************
- Vous étiez venu me rendre visite, Monsieur le curé ?
- Hé oui, Jean ! Malheureusement, vous n'étiez pas chez vous. Je n'en ai pas été autrement surpris. Vous êtes un homme tellement occupé !
- C'est vrai, Monsieur le Curé ! Et mes occupations n'ont rien de particulièrement agréable, croyez-moi ! Je rencontre même plus de difficultés en temps de paix qu'en temps de guerre !
- Pas possible !
- Il me faut démobiliser les marins, faire rapatrier les matelots étrangers, ordonner de réparer nos vaisseaux. Que sais-je encore !... Par-dessus le marché, en ma qualité de commandant de Dunkerque, je suis appelé à résoudre toutes sortes de problèmes et je vous assure que les affaires ennuyeuses ne manquent pas !
- Celle qui m'amène ,n'a heureusement pas ce caractère, mon cher Jean ! Comme vous le savez, chaque fois qu'une prise est vendue, une petite part du bénéfice m'est donnée pour mon église. Ces petites sommes accumulées ont fini par former un joli pécule. Avec cet argent, j'ai pensé qu'on pourrait faire célébrer chaque année une messe à l'intention de ceux qui sont tombés en mer. Qu'en pensez-vous ?
- C'est une excellente idée, Monsieur le Curé. Et vous pouvez compter sur moi pour assister à ce service. Je m'en voudrais de ne pas être présent à une messe dite à l'intention de nos braves et valeureux marins.

A  SUIVRE

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T
Fort sollicité notre Jean Bart
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