code morse

Cher Monsieur Hitoyume

Je suis radio amateur depuis une trentaine d'années. J'adore le morse que j'utilise autant que je le peux. Je suis marié avec 4 enfants très turbulents. J'aime ainsi m'isoler de ma marmaille et communiquer avec des gens partageant la même passion que moi. Malheureusement depuis la venue d'internet et des nouveaux moyens de communication je trouve très peu de correspondants pour assouvir ma passion. Malgré tout et depuis peu j'ai découvert que mon voisin du dessous adore également correspondre en morse. Il est débutant, mais je trouve beaucoup de plaisir à communiquer chaque soirs avec lui. Savez-vous s'il y a d'autres personnes de la région qui aimeraient communiquer de cette façon avec moi ?

Votre lecteur Jim Julai

9876 Rue du Trou Marron

54990 Trifoully-les-Oies

Un autre mail

Monsieur Hitoyume

J'aimerai vous faire part du bruit infernal que j'entends tous les soirs chez mes voisins du dessus. Ils ont 4 enfants infernales qui font un bruit d'enfer! Armé de mon balai, je cogne de toutes mes forces sur le plafond, mais non seulement le bruit ne s'arrête pas mais en plus, pour me narguer, ils répondent en donnant des coups répétés et saccadés sur leur plancher.

Que dois-je faire?

Appeler les gendarmes ou régler cette affaire d'une façon musclée.

Salutations écrivez-moi :

Parpa Léon

9876 Rue du Trou Marron

54990 Trifoully-les-Oies

code morse  

l'écrivain

Selon le tableau dressé par la fédération internationale des écrivains, j'ai été classé 121734è joueur mondial, dans la catégorie littérature. Fort heureusement, les morts de René Char et de Samuel Beckett, malgré leur caractère tardif, m'ont permis de gagner deux places. Ce classement, pour avantageux qu'il soit, ne me satisfait pas, ce qui, entre nous soit dit, est tout à mon honneur.

Les décès ont l'avantage de provoquer une montée automatique des suivants de la liste, mais il se trouve toujours quelques jeunes surdoués impatients qui, brûlant les étapes, déboulent directement dans le peloton de tête, et ma place reste à peu près stationnaire.

Comment améliorer ma position ?

Mes trois heures quotidiennes d'entraînement intensif, les exercices d'endurance, de force et de rapidité, ne suffisent plus. J'arrive, il est vrai, dans ma soixantième année, et contrairement aux jeunes auteurs, je n'ai plus la résistance pour tenir la distance d'un roman, ni la vivacité qui me permettrait de disputer un texte court.

Je déplore en outre que certains écrivains célèbres, qui n'ont plus rien à prouver, s'acharnent à ne pas quitter la scène, par une regrettable et méprisable envie de prolonger une vie déjà bien remplie ou, pis encore, par peur de la mort. Leur égoïsme cause bien du malheur. Ils feraient mieux de s'effacer, à tous les sens du mot.

Ces considérations m'amènent à penser que mon seul moyen d'accéder à la plus haute marche du podium est l'élimination physique de mes concurrents. On voit l'ampleur de la tâche, et je ne connaîtrai plus désormais ni dimanche, ni jour férié. C'est de plus un travail ingrat, répétitif, et la dispersion géographique absolue de mes cibles en fera une entreprise de longue haleine, si longue que je crains parfois qu'elle ne dépasse mon espérance de vie.

J'ai envoyé un exemplaire dédicacé de mon premier ouvrage, une autobiographie savamment romancée, publiée à compte d'auteur, à Samuel Beckett. Il ne m'a pas répondu. Pas même un petit mot banal et convenu, à titre d'accusé de réception; pas même l'une de ces cartes de remerciement polies et distantes, dont nul n'est dupe, mais qui du moins me permettent de collectionner les autographes des grands écrivains.

La circonstance qu'il soit mort ne saurait à elle seule excuser son indélicatesse. l'écrivain

Flash Toys

Comments

[trublion]

il me revient à l' esprit, qu' à l' armée, j' étais radiographiste, et qu' il me reste quelques connaissances en morse, lorsque je vais sur les ondes courtes !


il y a  ce message qui est toujours là !


 the red fox jump over the wall !