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l'essentiel oublie

souvent, j'entends

Publié le par HITOYUME

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Image and video hosting by TinyPic Souvent, j’entends des personnes dire qu’il y a moins de pratiquants, que leur association est plus petite, que les ventes de kimono ne sont plus ce qu’elles étaient, etc. … Moi, je ne vois pas cela de la même façon. Mais je suppose que chacun raconte la bataille comme il la vit. Je pense que les arts martiaux sont en train, non seulement de progresser, mais qu’ils ne s’arrêteront pas de se développer dans les années, et que ceci est en relation avec la nature même, avec l’histoire des arts martiaux et leur nécessité en tant que formule pour gérer la violence.

La violence est simplement le choc entre deux forces qui avancent dans des directions différentes, mais elle a toujours eu mauvaise presse depuis la vision du monde comme un « jardin » ; sous la vision du monde « jungle » c’est-à-dire dans la nature, la violence est un événement intégré dans les cycles de survie et de sélection des individus et espèces. La « civilisation » a toujours essayé de mettre des normes, c’est-à-dire d’ordonner le monde en dehors de la nature elle-même ; un dessein condamné à l’échec, comme la muraille de sable d’un enfant sur la plage, qui essaie d’arrêter la marée. Toutes les espèces luttent entre elles de façon violente, elles luttent pour transformer la plus grande quantité possible de protéines en protéines de leur espèce. Nous devons reconnaître que, nous les humains, avons eu un grand « succès » dans ce sens et que nous sommes en train de pulluler comme des « lapins » sur la planète aux dépens de toutes les autres espèces.

La violence en soi n’est ni bonne ni mauvaise, elle est naturelle. Dans le monde ordonné par l’homme, la violence doit être administrée, réglée, limitée, canalisée, reconduite et sublimée pour que le groupe puisse exister. Auparavant, les guerriers étaient chargés d’administrer cette « médecine ». Difficilement différenciés des « hommes médecine », shamans et chasseurs, les guerriers ont acquis la lettre de la nature et leur spécialisation au fur et à mesure que les civilisations ont grandi et se sont organisées en groupes plus complexes. Les guerriers ne s’occupaient pas seulement d’administrer la violence aux groupes différents, aux ennemis, mais aussi chez eux. Quand ce travail se spécialisa encore plus, ils devinrent des policiers. Gérer la violence n’est pas une affaire qui rende très populaire parmi les tiens, excepté, c’est clair, quand tu en es toi-même l’objet et qu’ils interviennent pour te défendre.. Du point de vue de la victime, le gérant de la violence est une figure qui ne laisse pas impassible. Aujourd’hui comme dans le passé, les « milices » ou les policiers éveillent des émotions perçues dans la population en général. C’est pour cela que ces corps développent un sentiment de différence face aux « civils ». Il ne peut en être autrement. Combattre la « crasse » que génère sa propre société et agir malgré les nombreuses contradictions et les vides qu’elle crée (injustice, inégalité extrême, concepts moraux éculés, etc. …), c’est une affaire difficile, c’est naviguer dans des eaux troubles.

Certains de ces groupes ont voulu contrôler le destin d’un pays en imposant leur contrôle par les armes, sans plus de légitimité que celle de leur position de force, en réalisant de terribles sauvageries, tueries, nettoyages ethniques, etc. …C’est pourquoi les sociétés avancées se sont dotées de systèmes de « contrôle du contrôleur » tout à fait indispensables.

Les arts martiaux étaient les arts par lesquels se formaient les guerriers d’autrefois pour réaliser leurs tâches. Aujourd’hui ils sont détachés de ces fonctions et ils ont acquis de la valeur en eux-mêmes, même si, nombreux sont les soldats, policiers et autres agents de l’ordre qui les utilisent et la frontière est beaucoup moins marquée qu’il y a seulement quelques dizaines d’années. L’apparition de la poudre rendit insignifiants beaucoup de ces arts, comme ceux liés à l’escrime, mais ils continuèrent d’être enseignés comme une voie de formation de l’esprit. Les arts martiaux ont actuellement beaucoup plus à dire sur ce terrain que d’autres. Former les esprits, forger les caractères, apporter une nouvelle rencontre avec le corps, avec un exercice équilibré et sain, ce sera de plus en plus, dans le futur, la principale fonction de ces disciplines dans les sociétés avancées où l’homme est plongé dans la sédentarité et soumis à de terribles pressions et auto contrôle. Les arts trouvent ici leur meilleur bouillon de culture pour se renouveler et c’est surtout pour cette raison que les gymnases et dojo se remplissent de plus en plus chaque jour.

Y-a-t-il plus de violence aujourd’hui qu’avant ? C’est ainsi qu’un maître d’arts martiaux formula sa question au cours d’un repas. Sans hésiter, on lui a répondu « oui, effectivement ».

Nous, êtres humains, sommes nombreux, une véritable pollution pour la planète ; nous mangeons tout, nous éliminons tout, nous abusons de tout pour notre propre bénéfice et nous ne lui laissons pas le temps de se régénérer pour nos enfants … la planète s’accélère, perd sa couche d’ozone, les rayons du soleil entrent de manière de plus en plus frappante chaque jour, pendant que la terre se rapproche lentement du soleil. Dans ce « micro-onde » céleste et terrestre, chaque cellule s’accélère de plus en plus, se réchauffe en se cognant contre d’autres, et bien entendu, le fait d’une façon violente … Analogiquement, nous, êtres humains agissons de la même manière quand nous sommes soumis à la pression du territoire, au manque de ressources qui oblige à l’émigration, à l’accélération de la pression par manque de temps, à l’excès de stimulus, à l’entropie, à la montée de la température …

Oui ! Nous aurons de plus en plus de violence, car nous sommes nombreux et l’environnement est terriblement plus accéléré. Les arts martiaux seront de plus en plus nécessaires, et dans tous les sens ! Ceux qui annonçaient la fin des arts martiaux ne savaient pas de quoi ils parlaient ... du moins c’est ce que je pense.

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