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souvenirs

danger mélancolie

Publié le par HITOYUME

SOUVENIRS

Rien que pour vous, lecteurs de "L'essentiel oublié", je descends ma braguette et plonge la main dans mes souvenirs... 

La nostalgie, c'est comme les champignons, ça provoque des sensations contraires... 
Parfois, c'est du bon, parfois du pas bon : il faut y goûter pour savoir.
Elle s'abat sur toi le plus souvent par surprise, généralement quand tu travailles des bras à charger un camion dans le petit matin blême. Ou quand tes jambes décrochent quand tu t'assoupis à la barre glissante du métro... Ou quand le flic s'essuie la face et déclare : 
- Bon : on va tout reprendre depuis le début...
Incongrue, la nostalgie surgit, petit tas de poussière soufflé dans un rai de lumière, musiquette du ruissellement dans la vaisselle... "Ne cherche plus longtemps de fontaine, toi qui as besoin d'eau", tiens, Brassens... Qu'est-ce qu'il vient foutre là, alors que je me désespère dans la queue du supermarché ?
Surgi d'un cul-de-sac de mon inconscient, d'un repli stagnant de l'encéphale, ce petit air me renvoie à Nono, qui fredonnait tout le temps en bricolant... Un bon souvenir... Et voilà t'il pas que la nostalgie m'arrive, treize à la douzaine, et mes yeux s'embuent dans mes lunettes sur l'enfance qu'était si belle, devant l'hôtesse de caisse stupéfaite, sans tout ce béton et ce monde de merde !
Nostalgie ? C'était certes l'époque des voyages andalous sans ceinture à l'arrière de la R 16, des camemberts crémeux et du parfum métallique des crayons à papier... Des tartines de confiture et du chocolat chaud...
N'oublions pas que c'était aussi le temps où on dressait les enfants à coups de pied au cul : les vieux, les profs, les socioculs, chacun y allait de sa petite "violence éducative", qu'ils disaient...
De l'enfance, je retiens une méfiance tenace des autorités, flics, chefs, profs, parents, experts, tous sachant mieux les uns que les autres...
Mon arrière-train s'en souvient encore, du bon vieux temps !
Aux confins de la nostalgie, rôde sa jumelle, la sinistre mélancolie aux dents pourries, dégoulinante de chagrins éternels et de si-j'avais-su, de rencontres mortifères et d'occasion manquées, d'amours disparues dans la nuit et de chansons douces-amères...
Ecoeurant ! A trop se retourner sur son passé, on peut s'empêcher d'avancer. Des copains d'abord, en a-t-on perdu, sur le bord du chemin ! La nostalgie, à l'orée de la cinquantaine, il faut éviter de trop s'y accrocher. Certes, on était grands et forts, et on avait la peau lisse au cul, la liberté, les dents blanches, et le monde était à nous, mais il y a eu des obstacles, et des accidents, et on en a chié, bordel !
Alors vive l'avenir !

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