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histoires a suivre

Jean BART le héros de Dunkerque (24)

Publié le par HITOYUME

Jean Bart 
"Le Héros de Dunkerque"
24

RESUME : Jean Bart, à qui l'on vient de confier le commandement d'une petite escadre de navires corsaires frêtés par les armateurs dunkerquois, s'attaque à une flottille de pêche.

La flottille se trouvait proprement encerclée. Il ne restait plus aux pêcheurs aucun espoir d'échapper à leurs adversaires. Mieux valait pour eux se résigner à subir la volonté de Jean Bart. Mais cette soumission à la loi du plus fort n'alla pas sans récriminations.
- Nous avons été vendus par nos armateurs ! grondaient-ils. Ils nous avaient pourtant formellement promis de nous donner une escorte !...
Une magnifique frégate armée de dix-huit canons vint se placer à proximité de la flottille.

- Ohé, les pêcheurs ! cria Jean Bart dans son porte-voix, je vous attends à mon bord.
Autour de lui, cent marins se tenaient prêt à réprimer immédiatement toute tentative de révolte. l'une après l'autre, les barques de pêche vinrent se ranger le long du vaisseau.
- Allons, dépêchez-vous, grondait Jean, je n'ai pas de temps à perdre !
Et lorsque tous les patrons se furent massés sur le pont : 
- Ce sera 3000 livres pour chacun de vous, déclara-t-il sans aucun préambule. A vous de choisir : la rançon ou la confiscation de vos barques.
- Vous voulez notre ruine ! s'écria le porte-parole des pêcheurs, 3000 livres ! Jamais nous ne pourrons vous payer une telle somme ! Mettons 2000...
- J'ai dis 3000 !
- Coupons la poire en deux : 2500 ?... Voyons, Bart, c'est une offre raisonnable !
- D'accord, fit Jean, mais remerciez le ciel, que je sois de bonne humeur !
Quelques minutes plus tard, chacun des patrons signa son billet de rançon et le tendit au corsaire.
- Allons, capitaine, dit l'un des pêcheurs, une fois l'opération terminée, montrez-vous généreux et autorisez-nous à poursuivre notre pêche durant quelques jours encore afin que nous puissions réparer la perte que vous nous avez fait subir ?

Jean n'avait pas le droit d'accéder à cette demande. Il avait reçu pour consigne d'empêcher, par tous les moyens possibles, le ravitaillement des populations ennemies.
- Je ne puis pas vous accorder cette autorisation, répondit-il en hochant la tête. Regagnez immédiatement votre port.
Mais les patrons insistèrent tant et si bien que le corsaire finit par se laisser fléchir.
- Soit, dit-il. Exceptionnellement, je vous accorde de pêcher durant trois jours encore. Si d'autres corsaires vous demandent des comptes, montrez-leur l'attestation que je vais vous signer. Il ne vous inquièteront point. Maintenant, faites monter les otages à mon bord !... Et bonne pêche !
Les quartiers-maîtres et les pilotes désignés par le sort furent immédiatement embarqués sur la frégate de Jean Bart afin d'être incarcérés à Dunkerque jusqu'au paiement des billets de rançon.
- Timonnier, cria notre ami, mets le cap sur Dunkerque !
On était en octobre. Il pleuvait depuis le matin et la ville était noyée dans la grisaille.
Jean Bart marchait d'un pas vif en faisant sonner ses talons sur les pavés. Il avait l'air de fort méchante humeur.

- Tout ce qui ce passe, bougonnait-il, est la faute d'Omaer. pourquoi a-t-il tant insisté pour que j'engage ces matelots étrangers ? Sans doute, pour satisfaire les fonctionnaires de l'amirauté !... Mais, à présent, je m'absente une heure, des bagarres éclatent entre mes marins et ce ramassis de bandits !... Sans compter qu'il me faut courir tous les cabarets du port pour compléter mon équipage ! Il aurait été bien plus simple de ne pas faire les doux yeux à cette racaille étrangère et de ne pas obliger un honnête capitaine à embarquer à son bord des gredins sans foi ni loi !
Toujours pestant, il atteignit enfin l'auberge de "La Mer Sauvage". Le patron l'accueillit avec un large sourire.
- J'ai de bonnes nouvelles pour toi, Jean, dit-il. J'ai pu convaincre une dizaine de bons matelots de prendre la mer sous tes ordres. Bien qu'ils fussent déjà engagés ailleurs, lorsqu'ils ont appris qu'ils navigueraient avec toi, ils n'ont pas hésité à changer d'avis. Dans un jour ou deux, toutes les formalités seront terminées !
Jean poussa un profond soupir de satisfaction. Il se laissa tomber sur une chaise, près de l'âtre, et tendit ses mains à la caresse des flammes.
- Merci, patron, dit-il, je ne savais plus à quel saint me vouer. Une bagarre a encore éclaté à mon bord, hier !
- Ne te fais donc pas de bile, Jean ! Quel est le capitaine qui n'a pas connu des ennuis de ce genre ? Et qu'as-tu fait des rebelles ?
- Je les ai fait jeter en prison, où ils passeront trois semaines au pain sec et à l'eau. J'espère que cette leçon les assagira !

A  SUIVRE

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