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un peu de tout

au rendez-vous de l'aventure

Publié le par HITOYUME

AU RENDEZ-VOUS

DE L'AVENTURE


Ces quelques lignes ne sont qu'imagination.


Je fais une collection d'autos : des maquettes en matière plastique, de vraies marques. Il y a un mois, il ne m'en manquait plus que deux ou trois pour avoir ma collection complète. Le prix en étant élevé, je me privais pour les avoir : pas de cinéma, pas de petit pain qupotidien ! Enfin, un jour, j'eus l'argent nécessaire pour ma "Citroën" et ma "Peugeot". Mais, au moment où j'allais partir les acheter, ma voisine m'appela. Elle tenait un colis :
- Bernard, tu ne pourerais pas aller porter ce colis de ma part ? Chez les T..., à l'autre bout de la ville ! Et si tu pouvais, reste un peu jouer avec les enfants. Ca leur ferait plaisir !
Cette proposition ne me faisait pas du tout plaisir. Les T... vivaient dans une vieille cabane sentant la graisse. Dans le pays, on les traitait de "romanichels" ! Mais je ne pouvais refuser ce service à Mme Suzanne, ma voisine. De plus, elle me tendit 100 francs pour me récompenser de ma course.
"En ce cas, me dis-je, ces romanichels attendront. Je vais d'abord acheter mes voitures."
L'emplette faite, je rangeai soigneusement ma "Citron" et ma Peugeot dans ma poche et je me rendis chez les T...
Arrivé devant la cabane, je frappai à la porte et une voix bourrue me cria : "Entreeeez...".
Je pris un grand volume d'air dans mes poumons avant d'entrer. En ouvrant la porte, une odeur d'huile rance me prit à la gorge.
- Bonjour, messieurs-dames. je vous apporte un colis de la part de Mme Suzanne !
A vrai dire, j'étais pressé de m'en retourner, mais la curiosité me pussa : à regarder attentivement autour de moi. La mère épluchait des pommes de terre germées dans un journal. Le petit de deux ans jouait avec les épluchures. Un gamin et une gamine de huit à dix ans tournaient autour de moi en me regardant avec de grands yeux.
Puis je vis le père, au fond de la pièce. Il s'efforçait de retaper une paire de chaussures en piteux état. et je m'aperçus qu'il était invalide et ne pouvait se servir que d'un bras. Je compris soudain quelle était la vie de ces malheureux.
Le papa ne pouvait pas travailler et la maman s'efforçait de faire vivre toute la maisonnée !
Pendant ce temps, Mme T... avait ouvert le colis. Il contenait des victuailles de toutes sortes : sucre, café, beurre, etc. Avec de grands cris de joie, la mère alignait sur la table les bonnes choses. J'eus honte de moi. Surtout quand le père, malgré son air bourru, me sourit et que la mère m'appliqua un baiser retentissant sur chaque joue. J'étais un héros pour eux et, moi, je n'avais rien à leur donner !
Je sortis cependant mes 100 francs de ma poche et je les donnai aux enfants :
- Pour vous acheter des bonbons !
Puis je me souvins de la recommandation de Mme Suzanne : "Joue avec les enfants." On fit donc une partie de cache-cache. Et enfin je sortis de ma poche mes eux voitures.
Jamais, sans doute, ils n'avaient vu quelque chose d'aussi beau. Je partis enfin... en leur laissant mes deux voitures !
Il ne faut pas juger trop vite les gens sur leur apparences... et sur l'odeur de leur cuisine !

A  LUNDI

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