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un peu de tout

au rendez-vous de l'aventure

Publié le par HITOYUME

AU RENDEZ-VOUS

DE L'AVENTURE

Ces quelques lignes ne sont qu'imagination.


Cela se passait en 1906. J'étais écolier et nous n'avions alors que des dictionnaires rébarbatifs, ensemble de pages grises qui ne nous incitaient pas à les feuilleter.
Maman, qui était dans l'enseignement, reçut un matin, en "hommage d'éditeurs", un bouquin à solide couverture rose sur laquelle une aimable jeune femme éparpillait à tous vents les duvets d'une fleur de pissenlit.
C'était un "Petit Larousse illustré" ! Ah ! la splendide journée, c'était un jeudi, que j'ai passée à regarder ce gros livre. Pour la première fois, un dictionnaire se présentait comme une source quasi inépuisable de lecture attrayante, même à mes yeux et à mon esprit de huit ans.
Maman me fit cadeau du fameux ouvrage en me recommandant d'en prendre bien soin. Dans mon bonheur, mon premier travail fut d'écrire mon nom sur la tranche, où d'ailleurs on peut le lire encore. Car j'ai toujours conservé ce vieux compagnon de mon jeune âge.
Le lendemain, jour d'école, je trouvai que l'heure de partir en classe était bien longue à venir. C'est dire la hâte que j'éprouvais de faire admirer mon magnifique cadeau à mes camarades.
Cela vous paraîtra peut-être excessif. Rappelez-vous que cela se passait en 1906, dans un village du vignoble bourguignon où la vie était totalement différente de ce qu'elle est aujourdh'hui.
Alors comprenez que l'apparition de mon "Petit Larousse illustré" fut, dans la classe, un événement vraiment extraordinaire. Même l'instituteur, le dévoué M. Jeannin, qui n'avait pas reçu de spécimen, en  fut interloqué.
Bref, une bonne partie de cette mémorable matinée fut consacrée à l'examen du nouveau dictionnaire. Les images et les planches de gravure furent épluchées.
Et par la suite, et pendant longtemps, je fus le "roi" de la classe.
Il n'était guère de leçons qui ne donnât prétexte au maître de me faire une demande de ce genre :
"Puisque nous parlons de l'Australie, apporte-moi conc ton dictionnaire, que je montre à tes camarades ce qu'est un kangourou..."
Il avait beau être lourd, ce dictinnaire, et charger mon carton qui me tirait sur les épaules, pas une fois, je n'omis de l'emporter en classe.
Plus question pour les grands de mebousculer, ni de me brimer, car je ne leur aurais plus montré le gros livre plein d'images !
Et, sur le plan travail, il eut aussi une influence considérable sur moi. Quand je pense à tout ce qu'il m'a appris, à tout ce dont je lui suis redevable !
Bien sûr, à notre époque de fusées interplanétaires de "télé",  "Internet" et j'en passe, ce n'est pas avec un "Petit Larousse" qu'on  peut faire un "boum" dans une classe !
Mais je suis sûr que vous passez encore de longues heures, le nez dans le "Larousse", si vous ne possédez pas un ordinateur.

 

A  LUNDI

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