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le principe de la pré-fatigue
L'été, c'est l'époque des longues séances de plein
air et des stages de judo. Une bonne période pour travailler votre endurance mais aussi pour faire des progrès en adresse, la qua lité essentielle du judoka.
Comment ?
En utilisant la fatigue comme moyen. Quoi de plus beau que le dernier geste parfait, en fin de combat et quand les deux adversaires sont au bout du rouleau ?
Cette capacité à garder le moyen de faire le geste juste malgré la fatigue se travaille.
Le principe de base: votre méthode traditionnelle en répétition (uchi komi, nage komi, yaku soku geiko, randori...) mais en testant la fiabilité de l'exécution en introduisant un niveau de contrainte plus important.
CREER UN ETAT DE PRE-FATIGUE PHYSIQUE
Cette pré-fatigue est obtenue par la pratique d'exercices divers mais on privilégiera le travail en endurance résistance, par exemple avec un parcours en plein air de type cross, des exercices musculaires alternés (des uchi komi, un escalier à monter rapidement) avant le premier entraînement du matin, en stage, ou avant d'aller à la séance du soir. Ensuite, pendant la séance, il s'agira d'intégrer cette fatigue physique et nerveuse à la pratique du jour en se concentrant sur l'exécution gestuelle plus que sur l'esprit de combat. Au-delà même du travail d'amélioration des différentes qualités physiques auquel ces séances peuvent correspondre (endurance, résistance, force, puissance...) le principe est d'en faire un moyen de tester autre chose: la faculté de rester précis malgré les sentiments de fatigue.
LA PRE-FATIGUE MENTALE
Bien sûr, cette résistance à la fatigue est aussi, et de façon essentielle, d'ordre mentale. La fatigue nerveuse désorganise le geste aussi sûrement que la fatigue physique. Là encore, on peut travailler en s'inventant de petites épreuves avant et pendant la séance.
Un footing très matinal, ou une séance de préparation physique aux aurores !
Des combats plus intenses, arbitrés, une séance de nage komi après les randori. A chaque fois, l'essentiel sera de chercher à garder le geste et l'attitude mentale justes. Ce type de travail doit bien sûr être librement accepté et ne convient pas aux enfants. Il doit aussi ne pas devenir une habitude, une sorte de "masochisme" pouvant aller à l'encontre même du but visé.
En outre il est important de pouvoir récupérer par le repos et une bonne alimentation, sans oublier des séances d'étirement, ce pourquoi l'été, les vacances, sont la période idéale. Les principes qui doivent toujours guider ce travail: liberté et plaisir !
DU MIEL DE CORSE
On lui avait parlé de la Corse qui avait décidé de relancer son économie touristique. Un jour où il lut dans les journaux que les Corses ne faisaient réellement plus d'attentats et qu'ils étaient devenus de véritables bourreaux de travail, il s'étonna et songea aux effets de cette fameuse mondialisation.
Notre monsieur Tout-le-Monde profita de ses congés d'été pour se rendre sur l'Île de beauté, davantage intrigué par ce subit changement social que par les réels attraits de cette pierre à fusil enchâssée dans un écrin de turquoise. Il vit alors que tout était vrai, les Corses étaient devenus calmes, affables, besogneux, et surtout, ils mettaient un point d'honneur à faire goûter aux touristes leur production locale et notamment leur miel.
Pourquoi une société si ardente et vindicative était-elle devenue tel un troupeau de chèvres en l'espace de quelques mois seulement ?
Cela lui tarauda l'esprit durant les deux ou trois premiers jours. Puis, ne découvrant pas la moindre esquisse d'une explication, il passa d'excellentes vacances. Des vacances de rêve.
De retour sur le Continent, il ne songeait qu'à revenir un jour en Corse. Il se sentait subjugué, bien au-delà du simple souvenir d'un moment agréable. Mais il éprouvait un manque. Un jour qu'il faisait ses courses, il tomba sur le rayon des miels. Il n'y avait qu'une sorte de miel, du miel de Corses. Pour un supermarché, accepter ce monopole ne lui semblait pas très malin.
Bref, il en acheta tout de même un pot. Plus tard, lorsqu'il l'ouvrit pour se faire une tartine, il constata immédiatement que c'était vraiment du miel de Corses. Il ne put s'empêcher d'y goûter, sans attendre, avec son doigt.
Puis, passé un moment dont il n'avait plus conscience, le regard aussi absent que celui d'un zombie, il sortit et se mit en quête de fleurs avec une certaine frénésie. Ce n'est qu'après que les autorités découvrirent le pot aux roses et qu'elles surent pourquoi il y avait un S à Corses.
On atomisa l'Île de beauté, mais il était trop tard, la Terre était déjà en train de devenir une immense ferme apicole. Un effet inattendu de la mondialisation et le paiement d'un tribut à la Nature pour un véritable commerce équitable.
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