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c'est comme j'vous l'dis

l'indécence des riches

Publié le par HITOYUME

c'est comme  j'vous l'dis

 


« En France, on n’aime pas la réussite ! », voilà ce que souvent, on nous répond, quand on s’offusque des milliards de dividendes versés chaque année aux actionnaires. « Le français est râleur et jaloux », nous jette t’on au visage, quand on se scandalise du niveau de fortune absolument indécent de nos 0,1% de super riches.

Jaloux…
C’est fou à quel point les gens de droite n’arrivent simplement pas à concevoir comment on est dans notre tête, à gauche. Jaloux !! Mais tellement pas ! Scandalisés par une répartition absolument inéquitable qui condamne des millions de gens à la pauvreté, oui, bousculés par l’inébranlabilité d’un tableau social défini par la famille, par le milieu de naissance, dans lequel les cartes de départ sont distribuées généreusement toujours aux mêmes, laissant quelques miettes à ceux qui n’ont pas eu la chance de débarquer dans le bon environnement familial, oui itou, dérangés par le fait que certains ont vu croître leur déjà gargantuesque fortune à travers cette crise qui a jeté des milliers de familles dans la grande précarité, également, mais jaloux !!
Il faut vraiment être de droite pour croire que c’est la jalousie qui fait que nous sommes hostiles à la richesse démesurée, alors que c’est tout bêtement l’injustice qui nous prend à la gorge.

Faut dire, avec un président qui estime que le but dans la vie c’est de devenir millionnaire, que c’est un objectif enviable, sain, c’est normal. Quel dommage qu’il n’ait pas poussé son raisonnement jusqu’au bout : si quelqu’un devient millionnaire, c’est FORCÉMENT qu’il a marché sur la gueule d’autres gens et qu’à cause de lui, beaucoup d’autres ont vu leur pouvoir d’achat baisser. C’est logique, mécanique. L’argent n’est pas une ressource magique infinie qui se déverse depuis le ciel sur le méritant (ou le bien né) ; Moi je le vois plutôt comme, disons, un liquide (pour reprendre le vocabulaire de cette notion toute pourrie de « ruissellement » qui a prouvé son absurdité) : y en a une quantité définie, si tu remplis à ras bord les trois premiers verres et que tu dois diviser la quantité restante entre les dizaines d’autres, forcément, les suivants en auront moins, et les derniers verres devront se contenter de quelques gouttes… Alors que les premiers n’ont même pas soif ! Il serait pourtant nettement plus logique de prendre du liquide dans les verres débordants pour en verser un peu dans tous les autres, non ? Il me semble que même un enfant de trois ans comprendrait cela.
Oh, je sais ce que mon interlocuteur imaginaire de droite pourrait me rétorquer : « les fortunés ont acquis leur argent à la sueur de leur front, c’est mérité ! Les pauvres qui galèrent sont des feignasses qui ne veulent pas bosser et vivent de l’assistance sociale » (ouais je sais, il est super con le petit bonhomme droitard de dedans ma tête).
Alors déjà, non, c’est complètement pourri comme argumentaire. Entre les héritages, l’actionnariat, et l’ « optimisation fiscale », je ne pense pas que l’argent amassé le soit toujours à la sueur du front (ou alors, à la sueur du front de leurs employés qui sont, eux, d’un milieu populaire), à moins que l’on considère que suivre les cours de la bourse ou avoir un conseiller fiscal soit aussi fatiguant que de torcher des vieux en ehpad ou de travailler dans un Lidl à courir de la caisse aux rayonnages quand on ne fait pas de la manutention en réserve au pas de course. Là, oui, y a de la sueur. Et de la fatigue, et des dos cassés, et de l’humiliation, et du manque de considération.

Quant aux « assistés »… Dieu que ce mot m’agace. Il est évident que ceux qui sortent ce genre de cliché n’ont jamais dû pointer au chômage, n’ont jamais eu à réclamer le RSA. Je ne parle pas en connaissance de cause mais il me semble que de devoir sans cesse justifier de sa situation, remplir des tas de paperasses et aller à des tonnes de rendez-vous foireux pour se voir octroyer une somme ridicule avec laquelle on ne « vit » pas mais on « survit » tout en étant maintenu dans la culpabilité et l’angoisse du lendemain, est bien plus éreintant au quotidien que d’avoir un boulot dans un bureau !!
On vit dans un pays, dans un monde terriblement inégalitaire. En fait, je crois que l’humanité n’a jamais, depuis l’apparition de l’homme sur Terre, été AUTANT inégalitaire. Rien qu’entre les années 1990 et aujourd’hui, la fortune des plus riches s’est démultipliée et le nombre de pauvres a explosé, de manière honteuse, inimaginable.
Et pour en rajouter une couche, depuis cinq ans on se tape un gouvernement qui n’a cessé d’augmenter ce fossé creusé entre les riches et les pauvres, en faisant des cadeaux fiscaux à ceux qui ont tout, et en réduisant le peu que la solidarité nationale distribue aux plus démunis pour qu’ils ne meurent pas de faim…
Réduction des APL, refus du RSA en dessous de 25 ans, réforme du chômage (et des retraites) versus CICE, suppression de l’ISF, flat tax, aides à la presse aux journaux détenus par des milliardaires, etc…
La fraude sociale ? Elle coûte environ 5 milliards d’euros par an à la société, mais elle permet à des millions de personnes de surnager, et les sous ainsi économisés ou obtenus sont immédiatement réinjectés dans la consommation réelle et font donc tourner la société.

L’évasion fiscale ? Elle est estimée à 300 milliards d’euros chaque année et elle sort immédiatement du pays pour aller fructifier sur des comptes à l’étranger, ne servant à rien ni à personne, et apauvrissant ledit pays.
Et encore, je n’ai pas évoqué les Pandora Papers, ce scandale dont le niveau de fuite fiscale n’a jamais été égalé (1300 milliards !!! un budget d’Etat !! Avec ce pognon, on éradique la pauvreté dans notre pays bordel !!), et dont après en avoir vaguement parlé quelques jours, les médias se sont désintéressés (c’est vrai, quelle importance après tout, alors que l’histoire de la sextape d’un footballeur, ÇA c’est du sujet coco !).
Pour qui possède un semblant de morale, c’est insupportable.
Et on rajoute par dessus ce gâteau inégalitaire une bonne couche d’inflation, le prix de l’énergie qui bondit, ayant des répercussions sur absolument tout le reste, condamnant des dizaines de millions de foyer à devoir faire un choix entre se chauffer, et payer l’essence pour pouvoir aller travailler.
Mais pas de panique, braves gens qui comptez vos centimes ! L’Etat vous offre, sur l’argent de vos impôts, un chèque-énergie qui vous permettra de vous payer un plein et demi, bande de gueux. Et après cette aumône, vous êtes priés de bien fermer vos gueules et de vous appauvrir en silence, s’il vous plaît.

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