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c'est pas d'moi

Derhana

Publié le par HITOYUME

Image and video hosting by TinyPic Image and video hosting by TinyPic Derhana nouvelle écrite par Nono

 

Accroupi au centre du cercle mégalithique, il inspira calmement, tournant son regard vers le doux et pâle visage de celle qu'il chérissait. Détaillant ces yeux magnifiques aux longs cils fins, caressant amoureusement des yeux la soyeuse cascade de cheveux bruns, contrastant si parfaitement avec la pâleur si pure du visage aux courbes parfaites, il revint parcourir d'un regard dévorant le cou et la bouche sensuelle de celle qu'il adorait. Il expira tout aussi calmement, un faible sourire s'imposant dans son regard, sans toutefois atteindre ses lèvres. Les traits tirés du visage qu'on eut dit taillé dans le roc, l'homme leva des yeux emplis d'une résolution effrayante. Faisant jouer les puissants muscles de ses jambes, il se leva silencieusement, et dressé ainsi au milieu des pierres ancestrales, la nature même fit silence rendant hommage à la puissance et à la détermination de cet être au visage si dur. Des cris furieux et des rires abominables dansaient dans le vent, toujours plus puissants, toujours de plus en plus proches. Les muscles se tendirent, tirant sur la peau halée, parcourue d'un doux frémissement alors que les doigts rencontraient la fraîcheur de l'outil de mort. Le premier coup fut donné sans haine, sans appréhension, ce fut simplement un juste déroulement des choses. La lame traversait le corps puant de la sombre créature, comme s'il n'était que du beurre. D'un mouvement souple, un pied vint appuyer d'un coup sec et puissant sur le corps empalé, dégageant la lame prête à frapper de nouveau. Aucune peur, aucune haine, seule une sombre résolution habitait ses yeux aux pupilles désormais écarlates. Il devait la protéger, fusse au prix de son âme. Tailladant sans distinction les petites masses velues agiles, et les longs corps frêles et puants qui cherchaient hargneusement à l'approcher, il ne semblait pas fatiguer devant le flot de créatures abominables qui l'assaillaient. Le vent se mit à souffler plus violemment, un chant de guerre de la vie, exhortant son champion à terrasser la mort. Le temps passait, et l'homme tenait bon, détournant parfois les yeux vers le doux visage paisible derrière lui, puisant quelque courage pour avancer dans sa quête de vie. Les sombres nuages au-dessus de lui semblaient se disperser, laissant place à une douce lumière qui vint caresser le pâle visage pour lequel il donnait la mort. Malgré sa force et son habileté, il n'était qu'humain, un humain spécial certes, mais mortel avant tout, et ceci sonnait sa fin bien avant tout commencement. Le temps passé à se battre pouvait se lire sur les multiples entailles et blessures qui parcouraient son corps. Alors que le sang noble coulait des plaies, la vie le quittait lentement mais inexorablement. Le poison perfide des sombres créatures rongeait sa vie trop vite, beaucoup trop vite. Sentant ses forces décliner, sa respiration s'accéléra. Non, jamais il ne pourrait laisser sa bien aimée, souillée par ces rebuts de quelque sombre esprit tourmenté. La simple évocation de cette idée alimenta le brasier de sa fureur. Là où auparavant il n'y avait que calme et concentration, il y eut soudain folie et envie de meurtre. Il devint le chasseur, non plus la proie, et en esprit vengeur, il fut craint et source d'horribles cris d'agonie parmi ses ennemis. La main d'un dieu clément s'était certainement posée sur lui, car il restait seul survivant, dressé au milieu d'un amas de cadavres puants. Traînant son corps épuisé et empoisonné près de celle qu'il vénérait, il tomba à genoux à ses côtés, et lui saisit la main. Le pâle visage semblait soumis à des sentiments contradictoires, à la fois bonheur d'être prêt de lui, et tristesse devant son état. Comme toujours, il lisait mille choses sur ces traits parfaits. Ses yeux se brouillèrent alors, et il laissa ses larmes dévaler la pente de son dur visage que barrait maintenant un doux sourire amoureux. Allongé près d'elle, il sentit la vie quitter son corps, et son dernier souffle fut calme et serein, un simple mot emporté par la brise caressante : "Derhana". Il l'avait protégée. Il pouvait maintenant aller la rejoindre.

 

Derhana

 

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Quand la grande Voie [Quand la grande Voie était fréquentée, les hommes du peuple ne s'abandonnaient pas les uns les autres. Où était l'humanité ? (C'est-à-dire l'humanité ne se remarquait pas encore.) Les peuples ne s'attaquaient point les uns les autres. Où était la justice ? (C'est-à-dire la justice ne se remarquait pas encore.) Mais, quand le Tao eut dépéri, l'absence de l'affection fit remarquer l'humanité ; l'existence de la désobéissance ou de la révolte fit remarquer la justice (ou l'accomplissement des devoirs des sujets).] eut dépéri, on vit paraître l'humanité et la justice. Quand la prudence et la perspicacité se furent montrées, on vit naître une grande hypocrisie. Quand les six parents eurent cessé de vivre en bonne harmonie, on vit des actes de piété filiale et d'affection paternelle. Quand les États furent tombés dans le désordre, on vit des sujets fidèles et dévoués.

 

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