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depuis plusieurs décennies

Publié le par HITOYUME

Certes, depuis plusieurs décennies, on assiste à une prolifération d'écoles et méthodes soi-disant adaptées à notre société, et surtout, à nos mentalités. Toujours est-il que personne ne semble réellement satisfait. Et pour cause ! N'a-t-on pas volontairement éliminé les techniques dangereuses du jujutsu (par exemple) pour en faire un sport de combat adapté à la compétition ? N'a-t-on pas protégé les corps avec des « blindages » pour mieux tester les coups portés plus ou moins à fond, ce qui, pour l'adepte a ôté la nécessité de protéger les parties les plus vulnérables ? N'a-t-on pas supprimé tout ce qui était ancien pour le remplacer par du moderne ? Bien sûr que si ! On a voulu transformer les arts martiaux en sports de combat. Rien de surprenant à cela si tel était l'objectif des réformateurs. Là où le bât blesse, c'est lorsque certains clament qu'ils sont pratiquants d'arts martiaux alors qu'ils font du sport de combat moderne, voire de la self défense moderne, en ne comptant que sur les techniques, bien évidemment. Rien de péjoratif dans cela, encore faut-il savoir ce que l'on veut réellement.
Le jujutsu antique existait, mais il semble qu'il n'intéressait personne à priori. Aujourd'hui, on tente de retourner à la source par le biais de la compétition en jujutsu. C'est l'affaire de ceux qui cherchent une issue ... Cependant, s'il est vrai que le karate moderne, le jujutsu moderne, l'aikido moderne, manquent d'efficacité vraie, et n'apportent pas toujours ce qu'on espérait, et pour cause, c'est parce qu'on avait intentionnellement supprimé cette notion d'efficacité, qui ne semblait avoir sa raison d'être que lors des compétitions. Ce qui est un non-sens. Combien de fois n'a-t-on pas entendu cette phrase : « Si vous ne faites pas de compétition, comment prouver que vous êtes efficace ? » Que dire de ceux qui sont morts sur les champs de bataille, victimes des techniques d'arts martiaux, exécutées par les militaires que furent les bushi au Japon ?
A une époque où la violence bat son plein et face à une agression chaque citoyen est livré à lui-même, effectivement, la compétition ne suffit pas. Mais alors, que reste-t-il ? Maintes écoles proposent des méthodes radicales en matière de défense immédiate. Certaines sont excellentes, d'autres plus prometteuses qu'efficaces. Un retour aux sources se fait progressivement sentir. Après avoir tout utilisé, on serait tenté de croire et enfin d'admettre, que des techniques qui émanent de guerriers comme les samurai, spécialistes du combat rapproché à mains nues et à l'arme blanche, sont encore le seul garant de ce que chacun est en droit d'attendre pou savoir se défendre. Comment peut-on remettre en cause des arts martiaux ancestraux, dont les techniques guerrières ont été perfectionnées au fil des siècles, là où la mort menaçait à chaque instant ? Comment peut-on mettre en doute l'efficacité d'hommes aguerris qui préservaient jalousement leur savoir, avant de le populariser depuis ce dernier demi-siècle ? Les samurai étaient des militaires formés pour tuer afin de ne pas l'être. Tout adversaire était également un guerrier formé à la même enseigne. Il ne s'agissait donc pas de savoir se défendre contre un agresseur quelconque, mais contre un guerrier farouche qui ne reculait devant rien, pas même devant la mort. « Vie, mort c'est égal  » disaient-ils. C'est tout dire !
C'est pourquoi le jujutsu antique japonais, tel qu'il était transmis aux guerriers, relevait d'une formation rapide et redoutable. « Trois secondes » pour mettre hors d'état de nuire un protagoniste, faute de voir le combat se prolonger, avec l'idée que d'autres adversaires pouvaient surgir à tout moment. Pas le temps de discuter, de fanfaronner ou de prouver quoi que ce soit. C'était l'instant de vérité. Certaines techniques sont en passe de disparaître si on se confine dans cette sphère qui consiste à tout moderniser, sans résultats probants. Dans le jujutsu moderne comme dans l'aikido, on tente d'amener l'adversaire systématiquement au sol. Cela est bien joli, mais on voit mal comment, dans la rue, sur du macadam, on puisse réaliser la même chose sans risquer de se blesser soi-même, de se faire poignarder, ou tout bonnement assaillir par plusieurs. Soyons réalistes !
J'avais appris à mes début de pratique, certaines techniques permettant de neutraliser un adversaire au sol avec le pied. Les années passant, je mis, moi aussi, cette façon d'agir de côté, oubliant même son existence. Lorsqu'un jour, durant un stage, je fus confronté à un colosse. Une fois au sol, je tentais de le neutraliser par une clé de poignet. J'avais beau forcer, celui-ci commença  à se relever. En un éclair, je posais mon pied sur la main lui servant d'appui au sol. Celui-ci, malgré les efforts qu?il déployait pour se relever, resta cloué par terre, alors que je ne faisais aucun effort. Après coup, je renouvelais l'expérience sur un grand nombre de pratiquants déjà férus en arts martiaux. Puis, je m'exerçais sur des personnes n'ayant jamais pratiqué. Le résultat fut convaincant. Dès lors je revis tout ce que mon ancien maître m'avait inculqué. Ses paroles m'apparurent soudainement pleines de bon sens, tant sur les principes anciens d'application que sur les techniques elles-mêmes. C'était il y a quelques années.
Rares sont aujourd'hui les écoles, même au Japon, qui utilisent l'art et la manière de neutraliser un homme au sol avec le pied, soit en le posant sur le dos de la main à plat qui sert d'appui, soit sur le coude plaqué au sol, soit sur la cheville en la tordant, soit sur le cou au niveau de la carotide ou de la trachée, une méthode qui était fréquente voici plus d'un millénaire et tellement négligée de nos jours. A peine le pied était-il posé sur le corps de l'adversaire, que la lame jaillissait du fourreau de celui qui appliquait. Qui plus est, un homme au sol étant considéré comme un homme mort, du moins à cette époque, il est aisé de faire face à d'autres adversaires dans le même temps. C?est dire l?intérêt de cette technique spéciale, si peu utilisée de nos jours. Pour tous les férus d'efficacité, cessez de ne croire qu'aux techniques qui vous arrangent, sans y mettre une parcelle d'énergie. La technique n'est qu'un moyen pour neutraliser un adversaire en peu de temps, tous les maîtres sont formels. C'est le corps, avec toute son énergie intelligemment canalisée, qui rend l'homme efficace. C'est pourquoi la technique du pied est absolument redoutable, car elle émane d'une longue expérience réalisée par des hommes qui n'eurent jamais le temps de se poser des questions, ou de remettre en cause le savoir faire de leurs aînés : leur vie était en jeu. Reconnaissons qu'il s'agit là d'un héritage fabuleux, qu'il nous appartient de perfectionner et de transmettre.
Ah ! Ces bonnes vieilles techniques d'antan qui obligent à travailler sans relâche ! elles sont un vaste champ de travail, et non plus de bataille, qui font découvrir en permanence une richesse incommensurable de combinaisons et de variantes. A chacun de les exploiter comme il convient et sans se poser de questions, qui freinent l'évolution. En ce début de troisième millénaire, rien ne changera pour l'homme en ce qui concerne les agressions physiques à mains nues ou à l'arme blanche. Les pratiquants d'arts martiaux auront encore et toujours de quoi étudier, qui les occuperont toute une vie. C'est une voie sans fin. Les maîtres avaient raison ! Mais de grâce, retrouvons les gestes de défenses de nos aînés utilisés sur les champs de bataille, ce qui nous fait gagner un temps fou, plutôt que de chercher ce qui n'existe pas.

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T
et oui, aujourd'hui on parle de sport de combat !<br /> Mais je trouve que la boxe et les combats en cage surtout sont au plus près du réel
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