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histoires a suivre

Jean Bart  "Le Héros de Dunkerque" 47

Publié le par HITOYUME

Jean Bart 
"Le Héros de Dunkerque"
47

 

RESUME : après avoir échappé miraculeusement à la mort, Jean Bart est invité à dîner chez l'inspecteur Patoulet. Il y rencontre la jeune et belle Maria Tugghe...

 

La jeune fille avait, à cette occasion, manifesté le désir de faire la connaissance du commandant et, du même coup, de visiter sa frégate. Jean s'était déclaré enchanté de pouvoir exaucer cette prière et avait déployé les talents d'un parfait cicérone. Il avait montré à la jeune visiteuse le pont, les cabines et les cales de son bâtiment. Il s'était même lancé dans d'abondants commentaires sur les moyens de défense du bord. Cette visite s'était terminée dans sa cabine où l'on avait servi du thé et des biscuits.
Maria Tugghe n'avait pas dissimulé combien elle avait été touchée de la prévenance de Jean. Elle s'était même répandue en éloges sur la propreté du navire et sur la tenue impeccable des hommes. La rte personnalité du corsaire, sa haute taille, son assurance, l'expression énergique et noble de son visage l'avaient impressionnée. Mais elle n'en n'avait rien laissé paraître. Il est vrai qu'elle se savait assez attirante pour faire naître dans le coeur du marin des sentiments tout pareils aux siens. Son instinct féminin lui conseillait d'attendre, sans la provoquer, la preuve de l'intérêt qu'elle avait suscité.
Depuis lors, Maria et Jean s'étaient revus souvent, soit chez Patoulet, ou chez l'une ou l'autre relation commune, soit encore au hasard de promenades. Lorsque la frégate avait regagné Dunkerque après sa rencontre avec quatre bâtiments de guerre ennemis, la jeune fille s'était précipitée au port pour féliciter le corsaire. Vandermeersch lui avait d'ailleurs fait le récit du combat homérique soutenu par Jean Bart.
"C'est grâce au courage et à l'audace du capitaine, lui avait-il dit, que nous avons réussi à sortir ce ce mauvais pas".
A dater de ce moment-là, Maria s'était montrée plus cordiale encore envers Jean et notre ami, auquel la solitude commençait à peser, appréciait de jour en jour davantage les belles et profondes qualités de la jeune fille. Pourtant, peut-être par timidité, jamais encore il ne s'était risqué à lui dévoiler ses véritables sentiments... Etait-ce cela que Maria lui reprochait ce soir ?
Il n'eut pas l'occasion de résoudre ce problème. Patoulet venait d'entrer dans le salon au bras d'un inconnu qu'il présentait à chacun de ses invités. L'homme portait un habit de capitaine de frégate.
- Regarde, Jean !... souffla Dekeyser. Un collègue... Si l'on en juge par son embonpoint, il n'a pas dû avoir faim souvent !
L'homme, de taille moyenne, avait l'air d'un bon vivant. Ses petits yeux pétillaient de malice dans son visage épanoui.
- Alors, mes amis, dit Patoulet qui s'était approché des corsaires, qu'est-ce que c'est que ces messes basses ?... On prépare une expédition ?
- Hélas, Monsieur Patoulet, vous savez bien qu'il n'en est pas question. Les temps sont devenus bien difficiles pour nous autres marins depuis qu'il nous est interdit de toucher aux navires anglais et espagnols !
- Un peu de patience, mon cher Doublet, un peu de patience ! Le roi sait ce qu'il fait... Mon cher Bart, Messieurs, je vous présente un nouveau collègue...
Il se tourna vers l'inconnu.
- Voici le capitaine de frégate Jean Bart, les capitaines-corsaires Doublet, Saus, Dekeyser et Wackenier...
Puis s'adressant à Jean Bart :
- Et voici le capitaine de frégate de Forbin qui est en même temps amiral Opra... Zut !... Je ne parviens jamais à me rappeler votre titre. Dites-le vous-même, mon cher Forbin.
- Amiral Opra Sac Disom Cram ! déclara ce dernier en souriant.
Jean regarda le nouveau venu avec stupéfaction. Forbin se moquait-il ? S'il était capitaine de frégate, il ne pouvait pas être amiral !
- Comment disiez-vous ? demanda-t-il.
- Amiral Opra Sac Disom Cram, répéta Forbin solennellement en faisant une courbette.
- Dieu nous entend, amiral ! murmura Wackenier. Il ne faut pas jurer comme ça, même en chinois !
Tous les corsaires éclatèrent de rire.
- Mais ce n'est pas du chinois ! intervint Patoulet. Notre ami Forbin est réellement amiral de la marine siamoise. Il faisait partie, en 1685, de l'ambassade que notre bon roi Louis XIV envoya au Siam. Forbin en est revenu avec le grade d'amiral.
- Bon, amiral ! dit Jean Bart. Nous vous verrons à l'oeuvre.
- Le chevalier de Forbin, reprit l'inspecteur, est placé sous tes ordres, mon cher Bart. Il vient de Marseille qui est aussi, comme tu sais, un nid de corsaires.

A  SUIVRE et à  LUNDI

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