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Jean BART le héros de Dunkerque (21)

Publié le par HITOYUME

Jean Bart 
"Le Héros de Dunkerque"
21

RESUME : le jeune Jean Bart, à qui l'on a confié le commandement d'une frégate armée pour la course, commence à faire beaucoup parler de lui. Il songe sérieusement à épouser Nicole, la fille  de l'armateur Gouthière...

Jean Bart ne pouvait plus nier l'évidence : il aimait Nicole. S'il n'avait pas été épris à ce point, comment expliquer qu'il pût rester, des heures durant, accoudé à la rambarde, à rêvasser d'un air mélancolique ?...
Les membres de son équipage n'avaient pas été sans remarquer le trouble de leur capitaine. Ils ne l'en estimaient pas moins. Que diable ! A 25 ans, un homme a bien le droit de songer à fonder un foyer !
A en croire Dorne, le jeune corsaire serait accepté d'emblée,
"Mon garçon, lui avait-il dit, quelques semaines auparavant, la fille de Gouthière te considère avec beaucoup de sympathie. Cette belle colombe est prête à se poser sur ton pont. Fais attention de ne pas la laisser s'envoler !..."
Que savait-il exactement, ce vieux loup de mer ? Pouvait-on supposer que Nicole s'était confiée à lui ? Non, ce n'était pas vraisemblable ! Mais Dorne était perspicace, et peu de choses lui échappaient...
Dans son aide de corbeau, Baptiste Blondeel venait d'entonner à pleine voix une chanson où il était question d'amour et de mariage, et qui résonnait aux oreilles de Jean Bart comme une sorte de défi amical :

Ma chère Rosaline, pourquoi tant de chagrin ?
Dis-moi la raison de tes larmes !
Je voudrais tant te consoler !
Dis-moi la raison de tes larmes.

- Baptiste, cria Jean, amusé, tu sais bien qu'on ne se marie pas en mer !
- Non, capitaine, mais rien n'interdit de penser à sa belle !
Cette année-là, Jean Bart avait collectionné des succès sans précédent. Mais cela n'avait pas été sans mal. Il avait même un jour failli perdre la vie. Comme il croisait seul au large de Terschelling, trois navires marchands, lourdement chargés, surgirent de l'horizon; ils se dirigeaient vers Vliergat, sous la protection du vaisseau-amiral frison "L'Espoir". jean décida de risquer le tout pour le tout. Il aborda le premier navire, le prit en remorque et s'élança vers le large. Mais déjà "L'Espoir", toutes voiles déployées, fondait sur lui. pour se défendre contre ce nouvel assaillant, Jean dût couper les amarres et abandonner son butin. Puis, sans hésiter, il se précipita au devant du vaisseau-amiral. Il savait que seul un combat corps à corps pouvait lui permettre de vaincre. Ses hommes se lancèrent à l'assaut du Hollandais avec une ardeur frénétique. Durant plus d'une heure le combat fit rage. Mais à la fin, les corsaires eurent raison des Bataves, et, deux jours plus tard, "L'Espoir" se trouvait amarré au port de Dunkerque.
Ces rencontres hasardeuses se produisaient assez fréquemment, mais Jean réussissait toujours à s'en tirer sans y laisser de plumes. Pourtant, il lui arriva un jour, dans l'embouchure de l'Elbe, une aventure qui faillit lui être fatale. Il venait de capturer la flûte "L'Arbre de Jesse" avec un chargement de 85 000 livres. Ayant confié sa prise à Jacobsen, notre ami poursuivit sa route vers les îles Frisonnes. Mais il fut bientôt assailli par une tempête à ce point violente qu'il perdit le contrôle de sa frégate. Poussé par le vent, le bâtiment alla s'échouer sur un banc de sable. jamais notre corsaire ne s'était trouvé dans une situation aussi critique. Pourtant, il ne perdit pas son sang-froid. après 24 heures d'efforts, il parvint à dégager son navire et à reprendre la mer. Hélas, quatre vaisseaux de guerre brandebourgeois lui barraient la route. sans hésiter, Jean fit demi-tour, remonta le fleuve et entra au port d'Hambourg. Malheureusement, il ignorait que les villes hanséatiques venaient de déclarer la guerre et qu'il s'était ainsi jeté dans la gueule du loup.
Mais la chance, une fois de plus, lui sourit. Après de longues délibérations, les gens de la Hanse acceptèrent de rendre la liberté au corsaire et à son équipage moyennant une forte rançon, et après avoir, bien entendu, confisqué le navire.
Les armateurs de Dunkerque ne tinrent pas rigueur à Jean de cette mésaventure. Dame ! les tempêtes et les ouragans sont des adversaires avec lesquels il faut toujours compter !
Jean se vit, bientôt confier une nouvelle frégate; il se promit de n'avoir de cesse qu'il n'eût réparé la perte que les Hambourgeois venaient de lui faire subir.
La guerre, d'ailleurs, ne semblait pas près de finir et la course paraissait promise à un avenir brillant.
- Il y a malheureusement un revers à la médaille, dit- un soir, Omaer à Jean. Il est possible que tu ne t'en aperçoives pas, mais la situation de la plupart des capitaines est bien précaire !
- Vous m'étonnez, répondit Jean Bart. A présent que la flotte de Ruyter a quitté les parages, nous avons le champ plus libre qu'auparavant !

A  SUIVRE

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T
la nature est parfois le plus rude adversaire
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