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par principe

Publié le par HITOYUME

Image and video hosting by TinyPic Image and video hosting by TinyPic Image and video hosting by TinyPicar principe, le combat est un état de crise exigeant de chacun une mobilisation de toutes les ressources, de toutes les énergies, de toutes les facultés intellectuelles, morales et physiques, pour faire face à l’affrontement et vaincre. Cet appel à soi-même a pour but de lever l’enthousiasme, de mettre en jeu toutes ses possibilités et surtout d’être prêt à se battre.

Comment donc changer d’état ?

Comment se mettre sur «le pied de guerre » ?

Nous allons voir comment la concentration est bien une des clés de la mobilisation puisqu’elle permet de se détendre pour mieux se tendre (on «arme » le corps et la volonté comme l’arc ou le revolver sont armés avant de tirer) et de s’intérioriser pour s’extérioriser plus efficacement.

A l’entraînement, ce n’est pas toujours évident de se concentrer suffisamment pour comprendre, assimiler puis appliquer certaines techniques et enchaînements complexes des arts martiaux. Il est difficile aussi de se détendre lorsqu’on a passé une journée parasitée par mille et une sollicitations plus ou moins stressantes …

Pourtant, avec quelques exercices simples et précis, on peut réussir à mieux orienter son mental et à faire abstraction de tout ce qui ne concerne pas l’activité choisie. L’exécution d’un o soto gari ou l’esquive d’un mouvement de hanche qui met en péril l’équilibre du corps et la stabilité, ou la réponse codée d’un enchaînement défense contre attaque, les mouvements complexes d’un kata ou, tout simplement le combat qui exige une attention de tous les instants … tout à l’entraînement nous renvoie à la concentration.

Face à l’épreuve, qui consiste à tenter de maîtriser quelque chose de difficile, on va généralement se jeter sur son courage et prendre sur soi pour essayer de se contrôler. On va faire le «vide » pour s’intérioriser. Le besoin de se retirer à l’intérieur de soi-même vient du fonctionnement mental que nous subissons tous en permanence et qui consiste à associer dans notre esprit une foule de petits riens et de grandes choses, mélangés et variés. Ils prennent leur source dans nos sentiments, dans nos sensations ou dans nos préoccupations, à travers nos cinq sens branchés sur le monde environnant.

Réflexion ou imagination, nous nous «parlons » constamment, commentant ce qui arrive avec angoisse ou futilité. Discours adressé à soi-même où l’affectivité l’emporte bien souvent sur la profondeur. Les techniques utilisées dans les arts martiaux se fondent sur un état. Celui-ci tient généralement au calme qu’on arrive à imposer en soi en «décrochant » son mental des choses moins importantes pour l’activité en cours.

Ce contrôle mental passe aussi par une décrispation, un détachement. L’exercice d’une discipline régulière entraîne cette faculté de concentration. Elle chasse nos distractions et recentre notre conscience sur le présent, hors de passés et de futurs préoccupants.

Des points pour illustrer ce mécanisme :

1 - En bougeant le corps, on active souplement muscles et articulations et on entame un processus de centrage.

2 - En exécutant une technique, avançant un bras tout en reculant un pied, ou bien levant un bras tout en baissant le corps, on entraîne une meilleure coordination.

3 - Répondre au dernier moment à l’attaque inattendue, oblige une attention soutenue.

4 - En silence, le vide de toute action et de toute réflexion laisse naître en soi un calme serein.

5 - L’appui de la respiration abdominale poussée au niveau du hara favorise également une certaine intériorité.

6 - Lorsque cette respiration devient sonore, contrôlée et guidée par le son d’un mantra (par exemple : OM), et diffusée comme une litanie, elle entraîne une sorte de pacification de nos pensées.

7 - Le zazen résume cet état dans l’opposé de l’action du combat en offrant une assise lucide, «méditative » et «contemplative ».

Maintenant, quand on aborde les techniques de combat, il faut toujours se souvenir qu’il s ‘agit d’arts martiaux.

Ainsi, en entrant dans le détail de la pratique, on s’attachera seulement à définir chaque technique et à justifier cette définition par référence aux principes qui sous-tendent l’ensemble des arts martiaux.

La question la plus importante à mes yeux devient donc une affirmation : la technique doit être efficace !

Ce qui signifie que quelle que soit la technique choisie, le combattant devra y trouver l’aisance, la stabilité, la vitesse, la précision, la détente et la force ; en un mot : l’efficacité.

La technique, en effet, n’est qu’un moyen parmi d’autres destiné à rendre plus facile la mobilisation en soi pour avoir accès à cette efficacité ; laquelle à son tour doit conduire au résultat.

Ceci est relativement bien connu dans le «milieu » des arts martiaux car cet aspect «technique » est souvent évoqué par les pratiquants.

Par contre le détail qui précède la technique et celui qui l’achève est rarement donné. Il est pourtant décisif pour une vue exacte des arts martiaux : c’est l’état d’esprit !

Celui-ci consiste, dans l’exécution de la technique, à un «relâchement » de toute tension.

En effet, il ne s’agit pas d’agir en état de crispation musculaire, ce qui deviendrait vite fatigant et douloureux, ni d’ailleurs en état de tension mentale, ce qui empêcherait le combattant de se concentrer et de penser à son combat.

A la limite, le corps doit être «oublié » !

C’est pourquoi j’insiste sur l’idée de relâchement et de détente. Un second moyen pour atteindre l’état d’esprit adéquat à l’exécution d’une technique efficace en combat concerne l’esprit qui doit réaliser un parfait «ajustement » à la situation.

Qu’est-ce à dire ?

La démarche mentale exigée en combat conduit à une parfaite adéquation de la pensée à la préoccupation du moment.

L’attention du combattant vise une sorte de décrispation de la pensée analogue à la relaxation du corps.

Cet état d’esprit nous fait « oublier » tout ce qui normalement sollicite notre esprit et détermine une agitation mentale, comparable à la gesticulation du corps, qui influence notre comportement.

Maintenant, lorsque la tradition enseigne que l’efficacité s’obtient surtout par une absence d’effort (technique) et par une absence de pensée (vide), elle va contre le sens commun pour lequel toute chose difficile exige un effort constant, physique et mental.

Ce phénomène participe donc d’une certaine «alchimiee » en soi qui, paradoxalement, fait dépendre d’un non agir et d’une non préoccupation les résultats d’une action.

La tradition des arts martiaux préconise cet état de vacuité fidèle en cela aux coutumes religieuses d’Extrême Orient. En disant ces choses, je veux surtout montrer combien les arts martiaux s’insèrent profondément dans le milieu spirituel japonais et chinois.

Trop souvent, les «transmetteurs » occidentaux oublient de souligner ces implications, évidentes aux spécialistes orientaux, mais qui risquent de rester lettre morte pour les profanes.

Peut-être faudrait-il penser là à ce qui est principalement demandé dans cette activité si spécifique, et tenant à ce point vital qu’elle est une vraie question de « vie ou de mort».

Cela ne demande-t-il pas un état d’esprit un peu paradoxal tel qu’il incline au calme au paroxysme de l’angoisse provoquée au seuil même de la mort ?

Bien entendu, un comportement héroïque n’est pas à la portée de tous et l’état d’esprit exigé, si peu conforme au geste de «tuer », n’en demande pas moins concentration, calme, contrôle et maîtrise d’émotions peu en rapport elles-mêmes avec une situation naturellement émouvante puisque tragique.

Ainsi, rencontre-t-on toujours dans la pratique des arts martiaux ce balancement entre violence et pacification, entre l’effacement et la volonté, entre l’affirmation à vivre et la soumission à une discipline …

entre la liberté du travail personnel mené sous la direction d’un maître et l’aide demandée aux puissances mystérieuses en soi-même !

 


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Commenter cet article
T
<br /> <br /> c' est une représentation du monde avec ses opposés !<br /> <br /> <br />  se donner à fond, sans oublier que corps et esprit, sur terre du moins ne font qu' un !<br /> <br /> <br /> <br />
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