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souvenirs

râtés

Publié le par HITOYUME

SOUVENIRS

Rien que pour les lecteurs de "L'essentiel oublié", je descends ma braguette et je plonge la main dans mes souvenirs... 

Décidément, je suis souvent éconduit, ces derniers temps ! Hier soir, je me suis enfin déclaré à une femme plus âgée que moi, lui proposant même le mariage. Nous avions encore dîné chez elle; le champagne aidant la connivence qui croissait exponentiellement entre nous depuis des années me parut encourageante, pour ne pas dire prometteuse. Petits plats, regards complices, sourires, soupirs, prévenances... mon intuition me soufflait que certains signes ne trompent pas. 
La soirée s'écoula agréablement et le dénouement me parut successivement probable, inéluctable, fatal.
Après le café et la vaisselle, mon intuition me souffla que le moment était propice à un tendre aveu. Je sautai donc sur l'occasion et me déclarai avec beaucoup d'assurance, mais à ma grande surprise la dame déclina mes avances, m'avouant avec autant de tact que de compassion qu'elle soupçonnait mes émotions depuis longtemps, qu'elle s'en était sentie flattée, mais ne partageait pas la nature de mes sentiments. Et surtout qu'elle était mariée, fidèle, et de toute façon pas la femme qu'il me fallait. Elle souhaitait néanmoins, vieux refrain, poursuivre cette relation privilégiée, complice, quoique immodérément fusionnelle du point de vue de la raison.
Dépité, un peu humilié aussi, je lui annonçai que cela m'étant infiniment douloureux de la fréquenter en ami, je préférais ne pas la revoir. Mon intuition, que je m'étais pourtant promis de ne plus écouter, me souffla qu'elle acceptait à contre-coeur. 
La nuit suivant ce splendide râteau, je réfléchi beaucoup. Cet épisode sentimental m'a beaucoup appris, tant sur les femmes que sur moi. Mon intuition me souffle que je suis dorénavant suffisamment lucide pour m'épargner tout déboire amoureux.
Après son exposé, tout était dit. Mon ex-future conquête m'a précédé en silence jusqu'à sa porte. Je me suis retourné, ai contemplé une dernière fois son cher visage :
- C'est affreux : nous ne nous reverrons plus jamais !... ai-je bredouillé, avant de dévaler l'escalier en réprimant un hoquet. J'entendis sa voix décroître jusqu'au rez-de-chaussée :
- Je fais du rôti, demain, mais Papa n'y a pas droit et pour moi, ça fait trop, je t'en mettrai de côté, mais tu me rapporteras mes Tupperware, hein ? C'est normal que ton slip dépasse de tes chaussettes ? Tu penseras à écrire à Mémé pour les sous ? J'ai reçu la facture de gaz : ces andouilles me comptent deux fois l'abonnement ! J'ai plein de laine en trop, tu n'as pas besoin d'un pull ? Le tien est plein de trous ! Tu penses à claquer la porte en sortant,n hein ? Dis-moi avant si le facteur est passé, il passe de plus en plus tard. S'il y a du courrier tu pourras me le monter ?


A LUNDI

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