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Jean Bart  "Le Héros de Dunkerque" 44

Publié le par HITOYUME

Jean Bart 
"Le Héros de Dunkerque"
44

 

RESUME : à bord de sa frégate "La Railleuse", Jean Bart vient de capturer deux bateaux de commerce hollandais. mais il est assailli par une violente tempête...

 

Mais à ce moment-là, une tempête d'une violence inouïe s'éleva, aux coups de boutoir de laquelle la frégate ne pouvait offrir qu'une résistance courageuse, mais bien précaire. Se rendant compte qu'il lui était impossible de louvoyer, Jean prit le parti de fuir devant l'ouragan. Sa frégate et les deux bateaux capturés, qui la suivaient, se mirent sous le vent et, à une allure folle, furent emportés par les éléments déchaînés vers la côte hollandaise. Tout le monde se trouvait sur le pont. François osait à peine bouger. Les bonds désordonnés du navire lui faisaient perdre l'équilibre à tout instant.
- Je n'aurais jamais cru que la mer pût être aussi méchante, se disait-il. Mais je m'y habituerai ! Les autres l'ont bien fait !... Mon Dieu, quelle vague !...
Une véritable muraille d'eau venait de surgir de l'abîme et se précipitait sur la frégate à une allure vertigineuse. François n'eut que le temps de s'accrocher à la rambarde. La montagne d'eau s'abattit sur "La Railleuse" et parut un instant devoir l'engloutir. Mais la main de fer du timonier ne lâcha pas la barre. Le bâtiment se cabra, puis, d'un bond, troua la vague qui s'écroula en tourbillons d'écume de part et d'autre de son étrave.
Aux premières lueurs du jour, le vent perdit de sa violence. Sans doute la mer restait-elle houleuse, mais tout danger réel était passé.
- Faites hisser le signal du retour, ordonna Jean. Larguez les voiles ! Nous retournons à Dunkerque.
Les deux navires capturés qui, en dépit de la tempête, n'avaient pas perdu contact avec "La Railleuse", suivirent leur vainqueur en direction du port flamand.
A midi, l'île de Texel fut doublée. Au-dessus de la flottille, le ciel avait recouvré sa pureté, mais l'horizon restait barré d'une ligne sombre.
- Fichu temps ! grommela Jean. Sur ce fond noir, nos voiles doivent être visibles de loin ! Pourvu qu'aucun navire de guerre ne s'avise de croiser dans les parages. Nous aurions vite une escadre tout entière sur le dos. Enfin !... Espérons que le sort ne nous sera pas contraire !... Je vais me reposer un instant.
Il se dirigea vers sa cabine en allument une courte pipe. Un instant plus tard, il appela son fils.
- François, va dire au cuisinier de préparer du café pour tout le monde. Nous l'avons bien mérité.
Et qulelques instants plus tard, lorsque l'enfant eut apporté un bol de café fumant :
- Merci, mon petit, dit-il. Tu sais que tu as été magnifique tout à l'heure ?... 
- J'ai cru un instant que la grosse vague allait m'emporter. mais j'ai serré la barre de toutes mes forces et j'ai tenu bon.
- C'est ainsi, mon garçon, que dans la vie les plus forts résistent aux coups durs. Mais, tu vois, le calme revient après la tempête... Regarde, les flots sont déjà moins agités. Bientôt... Bon Dieu !... Qu'est-ce que je vois là !!!
D'un bond, Jean Bart s'élança hors de sa cabine et grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier qui conduisaient au pont. Il y trouva Gaspard qui inspectait l'horizon d'un air inquiet.
- Là-bas, Jean, dit ce dernier, quatre vaisseaux de guerre !... Nous sommes pris au piège.
- Je m'y attendais, répondit le corsaire. Fais diminuer la voilure et donne l'ordre de mettre deux embarcations à la mer.
Les équipages de prise qui avaient, eux aussi, aperçu l'ennemi, se rapprochaient déjà de "La Railleuse". Un instant plus tard, deux chaloupes, l'une commandée par Jean, l'autre par Gaspard, firent force rame vers les bateaux capturés, puis s'en revinrent aussitôt, leur mission accomplie. Jean Bart avait donné ses ordres. Les deux bâtiments bataves devaient se porter en avant pour protéger la frégate.
- Larguez les voiles, ordonna le corsaire.
Comme une biche sauvage, la frégate bondit à la suite de ses compagnons.
François suivait le déroulement des opérations avec un intérêt passionné. Dévoré de curiosité, il tenta de se faire expliquer la manoeuvre par l'un ou l'autre matelot. Mais ses interlocuteurs, harcelés par les ordres de leur capitaine, le rabrouèrent sans ménagement. Un peu inquiet malgré tout, l'enfant se dirigea vers la lunette.
- Dis, papa, veux-tu me dire...
- Pas le temps, mon petit ! Sauve-toi... Il va y avoir du vilain !
A ce moment, une détonation formidable ébranla les échos d'alentour. Un boulet de canon fracassa le haut du mât, et François faillit être flagellé par les cordes de la vergue qui venait de s'abattre à ses pieds.

A  SUIVRE

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